Devenir développeur web freelance - Le guide complet

Kézia Varde est diplômée d'un Master II en droit des affaires et spécialisée dans l'accompagnement des indépendants.
Kézia Varde est diplômée d'un Master II en droit des affaires et spécialisée dans l'accompagnement des indépendants.
Un développeur web prend en charge la création et la maintenance de sites et d’applications web. S’il est freelance, cela signifie simplement qu’il exerce son métier à son compte et n’est pas salarié d’une entreprise.
Concrètement, au quotidien, un développeur web freelance peut être amené à s’occuper des tâches suivantes :
Dans le détail, l’appellation de développeur web englobe plusieurs métiers et plusieurs spécialités. Voyons maintenant lesquelles.
Quand on parle de développeur web, on désigne parfois sans le savoir plusieurs types de professionnels – sans forcément faire le distinguo entre eux.
Les développeurs web se répartissent en trois profils principaux :
Vous hésitez encore ?
Voici une liste (non exhaustive) des avantages que peut revêtir le quotidien professionnel de développeur web freelance :
Si le métier de développeur freelance peut faire rêver, voyons maintenant les difficultés à anticiper avant de vous lancer.
Parmi les inconvénients qui peuvent dissuader d’exercer le métier de développeur web dans ces conditions, on compte notamment :
Finalement, on peut dire que le statut de freelance a “les défauts de ses qualités” : ce que l’on gagne d’un côté en liberté et en salaire, on le perd aussi de l’autre en avantages… Reste à savoir ce dont on pense avoir le plus besoin personnellement.
Pour comprendre à quel salaire peut prétendre un développeur web freelance, nous allons d'abord nous pencher sur les tarifs qu’il peut pratiquer auprès de ses clients. Puis nous en déduirons une estimation du salaire annuel auquel ils peuvent prétendre.
D’après le cabinet de recrutement Hays qui publie chaque année une étude des rémunérations en France, un programmeur web freelance peut prétendre à un taux journalier moyen compris entre 450€ (moins de 3 ans d’expérience) et 650€ (plus de 8 ans d’expérience).
Ces chiffres sont proches de ceux de la plateforme Malt qui rapporte des taux journaliers moyens compris entre 385€ (de 2 à 7 ans d’expérience) et 518€ (7 ans d’expérience et plus).
Sur la base de ces tarifs, penchons-nous maintenant sur les salaires que peuvent viser les programmeurs web freelance.
En réalité, tout dépend du taux journalier moyen (TJM) que se fixe le développeur freelance, et celui-ci peut être extrêmement variable.
Pour calculer le salaire d’un freelance on se réfère habituellement à la formule suivante :
Salaire = (TJM x Nombre de jours facturés) - Charges
Le TJM, c’est le taux journalier moyen. Pour notre estimation, nous prendrons les quatre valeurs proposées par Hays.
Pour calculer le nombre de jours facturés, on prend le nombre de jours travaillés (hors vacances) dont on déduit ensuite le nombre de jours non facturés au client (formation, prospection, jours dédiés aux tâches administratives, etc.). Pour notre estimation, nous allons considérer qu’un développeur à son compte prend 5 semaines de congés et facture 4 jours par semaine travaillée. Cela donne un total de 188 jours facturés par an.
Les charges, elles, comprennent à la fois les dépenses liées à votre activité (matériel, logiciels de développement, cowork, etc.) et les charges sociales. Pour schématiser, nous les estimerons à 50% du chiffre d’affaires.
Si l’on se fie à ces estimations et ce mode de calcul, nous atterrissons sur un salaire net annuel compris entre 42 300€ et 61 100€.
Mais en réalité, de nombreux paramètres pourront jouer à la hausse ou à la baisse :
Vous êtes désormais convaincus que ce métier est fait pour vous ?
Voyons maintenant les différentes qualités requises pour vous lancer et les formations associées pour les développer ou les renforcer.
Pour accomplir les tâches citées plus haut, le développeur web freelance doit maîtriser les compétences techniques suivantes :
Par ailleurs, certaines soft skills sont aussi indispensables quand on souhaite exercer le métier de développeur web freelance. On pense par exemple :
À ces compétences essentielles à tout développeur web, il faudra y ajouter les qualités requises pour développer son activité de freelance.
Car être freelance, c’est aussi devoir chercher des missions, savoir se vendre et négocier des contrats, être capable de s’imposer le bon rythme de travail, et la liste est encore longue.
Bref, c’est être autonome et proactif, et tout le monde n’en est pas capable. Si vous vous êtes formé au métier de développeur web et hésitez encore entre le statut de salarié et celui de freelance, il va donc falloir vous poser des questions.
Par exemple :
Si la réponse est non, c’est que le métier de développeur web freelance n’est pas fait pour vous… Parce qu’en tant que freelance, vous allez devoir effectuer un minimum de tâches administratives, relatives à la gestion de votre activité.
Ou encore :
Si la réponse est encore non, c’est que le métier de développeur web freelance n’est toujours pas fait pour vous, puisque gérer la partie commerciale fera forcément partie de votre quotidien en tant que freelance.
Enfin, demandez-vous :
Si la réponse est oui, c’est que vous êtes fait pour être développeur web freelance, un métier qui vous permettra de contribuer à des projets variés et de voir différents horizons professionnels.
Finalement, être développeur web freelance, c’est aussi choisir la manière dont on veut exercer son métier… Et se donner le droit de le faire exactement comme on l’entend.
Vous vous demandez si vos compétences actuelles sont suffisantes pour vous lancer ? Dans ce cas, pourquoi ne pas vous former ou compléter votre formation actuelle ?
Le métier de développeur web n’est pas réglementé, libre à vous donc de choisir votre formation.
On distingue trois grandes options pour vous former au métier :
Voyons maintenant dans le détail ces trois options.
Plusieurs diplômes d’études supérieures préparent au métier de développeur web :
Ces formations seront encore plus valorisées par vos clients si vous l’avez suivie dans l’une des grandes écoles spécialisées, telles qu’Epitech, SupInfo ou Epita.
L’école 42, ouverte à Paris en 2013, propose également des formations d’une durée de 2 à 5 ans très réputées. Elles ont en plus l’avantage d’être gratuites ! Attention cependant, l’entrée y est sélective.
Si vous vous reconvertissez, ou si vous souhaitez simplement aller au plus vite, vous pouvez aussi opter pour l’une des écoles du web connues pour leurs formations courtes (entre 5 à 9 mois), comme Simplon, Oclock ou Wild Code School, dont le prix oscille entre 6000 et 8000 €.
Ces formations sont finançables en partie par le CPF et les autres dispositifs de financement à la formation français.
Enfin, il est également possible de vous former directement en ligne.
Certaines de ces formations, comme celles proposées par OpenClassrooms, sont diplomantes.
Mais vous pouvez également trouver quantité de vidéos de formations dédiées au métier sur Youtube, Linkedin Learning, Coursera, etc.
C’est décidé, vous souhaitez exercer en freelance.
Mais comment faire une fois cette décision prise ?
En premier lieu, il convient de choisir la forme juridique avec laquelle vous allez exercer votre activité de développeur.
Selon votre choix, vous serez soumis à des obligations comptables et fiscales totalement différentes, ce qui peut faire peser la balance pour l’une ou pour l’autre des options.
Voici un aperçu des différentes options à votre disposition.
Selon une étude de l’Insee, l’auto-entreprise (ou micro-entreprise) est le statut juridique le plus populaire parmi les indépendants français.
Souvent choisie pour la souplesse et la simplicité administrative dont elle permet de bénéficier, elle est idéale pour les freelances qui souhaitent tester leur activité ou leur projet, et offre un cadre idéal pour se lancer.
Les développeurs freelances sous ce régime sont uniquement soumis à l’impôt sur le revenu (IR), et peuvent bénéficier du versement libératoire, une option permettant de s’acquitter en un seul versement de son impôt et de ses cotisations sociales.
Deuxième avantage : sous un certain seuil – 36 500 € pour les prestations de service que fournissent les développeurs web –, ils bénéficient également de la franchise en base de TVA, ce qui veut dire qu’ils ne doivent pas facturer et reverser la TVA.
Enfin, le statut permet de bénéficier d’un niveau de charge très peu élevé, 22% du chiffre d’affaires pour les développeurs web.
Les inconvénients de cette formule ?
En auto-entreprise, il n’est pas possible de dépasser le plafond de chiffre d’affaires annuel du statut de 77 700€. Au-delà, vous devrez évoluer vers une entreprise individuelle (une forme proche de l’auto-entreprise) ou changer de statut. Quoi qu’il en soit, les conditions d’exercice de votre activité changeront.
En tant que micro-entrepreneur, la protection dont vous bénéficiez est également limitée : vous n’êtes pas éligible au chômage et êtes affilié au régime social des indépendants.
Enfin, la micro-entreprise ne permet pas de déduire vos frais professionnels. Impossible donc de déduire vos achats de matériel informatique, vos logiciels, vos formations, etc.
Si vous êtes actuellement développeur web salarié, sachez que lorsqu'elle est correctement faite, une démission pour création d'entreprise peut vous ouvrir les droits aux allocations chômage. De quoi vous donnez un coup de pouce dans le lancement de votre activité.
L’entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée (EURL) permet, quant à elle, de créer une société sur le même modèle que la SARL, mais en étant associé unique.
C’est une forme juridique à privilégier si l’on compte faire évoluer son activité et permettre à d’autres développeurs web de s’associer à son projet. C’est aussi un statut idéal si vous pensez sous-traiter des prestations. Enfin, en EURL, vous pouvez déduire vos frais professionnels et ainsi optimiser votre revenu.
En revanche, l’EURL, comme toute entreprise commerciale, implique un certain formalisme et donc une lourdeur administrative. Vous devrez par exemple effectuer des démarches payantes (et un peu pénible il faut l’admettre) de création de votre structure, tenir une comptabilité détaillée ou encore organiser une assemblée générale annuelle. Le niveau de charges associé à l’EURL est également plus élevé qu’en micro-entreprise.
C’est la dernière forme juridique qu’il nous semble utile d’évoquer ici : la société par actions simplifiées unipersonnelle (SASU), bâtie sur le même modèle que la SAS, là aussi constituée d’un seul associé.
Pour schématiser, la SASU permet de bénéficier des mêmes avantages que l’EURL avec en prime la possibilité de ne pas payer de charges sur ses dividendes et donc d’optimiser encore un peu plus sa rémunération.
Comme l’EURL, la SASU est une forme d’entreprise associée à une certaine complexité administrative.
Enfin, une dernière piste reste à explorer pour les développeurs web freelances qui souhaitent se faciliter la vie : le portage salarial.
Basé sur une relation tripartite entre une entreprise de portage, le freelance et les entreprises pour lesquelles ce dernier effectue des missions, cette option permet de bénéficier d’un contrat de travail en CDI et des avantages associés (facilité à emprunter, protection sociale identique à celle d’un salarié, faible charge administrative).
En portage, le développeur continue de chercher lui-même ses missions et de négocier ses tarifs tout en bénéficiant d’un fonctionnement proche de celui d’un salarié classique.
Le portage salarial permet un lancement rapide et simple, car il ne nécessite pas de créer une structure juridique en tant que tel. C’est aussi le statut freelance le plus sécurisant pour les développeurs.
En revanche, pour prétendre au portage salarial, vous devrez justifier de 3 ans d’expérience en développement ou d’un diplôme Bac +2 dans le domaine. Autre limite, le statut n’est pas cumulable avec un emploi salarié.
Vous avez choisi votre statut et êtes prêt à vous lancer ?
Voyons maintenant comment décrocher vos premières missions freelance et trouver vos premiers clients.
Pour décrocher vos premières missions, nous vous recommandons de commencer l’option la plus simple et rapide : l’inscription sur des plateformes de freelancing. Ces dernières mettent en relation les entreprises ayant des besoins en ressources humaines avec les freelances en recherche de missions.
L’inscription sur ces plateformes est gratuite et rapide. En revanche, pour maximiser vos chances de réussite, nous vous conseillons de porter une grande attention à votre profil – qui doit être le plus détaillé possible –, et de proposer un TJM réaliste, couvrant bien tous vos frais.
Parmi les plateformes recommandées pour les développeurs, on compte notamment :
Vous pouvez également contacter des entreprises spécialisées en placement de freelances tech comme ClubFreelance ou Talent.io. Ces acteurs permettent de bénéficier souvent d’un accompagnement un peu plus personnalisé et de profiter d’introductions auprès de clients plus établis (et généralement plus généreux !)
Enfin, n’hésitez pas à activer votre réseau personnel et professionnel en annonçant votre décision de vous lancer à votre compte. Pour cela vous pouvez par exemple prévoir un e-mail à vos proches, un post sur votre compte LinkedIn ou encore un SMS à vos ex-collègues.
Enfin, parce qu’être freelance ne signifie surtout pas travailler seul dans son coin, réseautez au maximum. Parlez de votre disponibilité autour de vous, échangez avec des confrères, inscrivez-vous à des évènements de networking rassemblant des professionnels spécialistés du même sujet… Vous verrez, c’est par le bouche à oreille que l’on trouve les meilleures missions !