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Comment se lancer en tant que designer freelance ?

Comment se lancer en tant que designer freelance ?

Par Marion Gobourg

Marion Gobourg est diplômée d'un Master II en droit des affaires et fiscalité.

Publié le 6/10/2025 - Mis à jour le 6/12/2025

À l’image du boom général du travail indépendant, le design en freelance est un secteur en plein essor. Choisir le statut d’indépendant permet aux créatifs de travailler avec davantage de liberté sur des projets variés, mais cela implique aussi de cumuler les rôles : chef de projet, communicant, gestionnaire, en plus de la création artistique. On passe en revue les missions du designer freelance, les compétences requises, ainsi que les avantages et défis de cette activité.

Le métier de designer freelance

Missions et spécialisations du designer indépendant

Le designer freelance exerce dans plusieurs domaines :

le graphisme (identité visuelle, logos) ;

le webdesign (UX/UI) ;

le design produit ;

l'illustration.

Il est chargé de la conception complète d’un projet :

analyse des besoins du client ;

recherches créatives ;

élaboration de prototypes ;

livraison des fichiers finaux.

Un webdesigner crée des interfaces intuitives tandis qu’un graphiste développe l’identité graphique complète d’une marque. 

Certains designers choisissent de se spécialiser pour se démarquer, par exemple en design écologique ou en branding haut de gamme, afin d'augmenter leur attractivité et leur rentabilité.

Compétences techniques et créatives requises

Être designer freelance implique de maîtriser parfaitement les outils numériques :

suite Adobe (Photoshop, Illustrator) ; 

logiciels UX/UI (Figma, Adobe XD) ;

modélisation 3D (Blender).

Néanmoins, les compétences techniques ne suffisent pas : la créativité, la polyvalence et une solide organisation sont indispensables pour gérer efficacement les projets et respecter les délais. 

Les freelances doivent également posséder d'excellentes compétences en communication pour interagir efficacement avec leurs clients et justifier leurs choix créatifs.

Bon à savoir :

Un portfolio convaincant est essentiel pour rassurer les prospects et obtenir de nouvelles missions.

Avantages et défis du métier

Le principal avantage du freelance est la liberté :

choix des projets ;

flexibilité des horaires ;

indépendance financière.

La diversité des missions permet aussi d'éviter la routine et d'élargir ses compétences en permanence. Cependant, le freelance fait face à des défis importants :

incertitude des revenus ;

gestion administrative complexe ;

stress lié aux impayés ;

isolement professionnel.

Malgré cela, la grande majorité des freelances ne souhaitent pas revenir au salariat, privilégiant leur autonomie créative.

Astuce :

Ces défis peuvent être gommés en recourant au portage salarial. Avec Jump, optez pour le lissage du salaire, la délégation de vos démarches administratives, des formations professionnelles, etc. 

Cadre administratif et légal en France

Choisir son statut : micro-entreprise ou portage salarial ?

La micro-entreprise est le statut préféré des designers freelances en raison de sa simplicité de création et de sa fiscalité avantageuse. 

Ce régime implique des cotisations sociales faibles (environ 25 % du chiffre d’affaires) et une franchise de TVA sous certaines limites de revenu (37 500 € en prestations de service). En pratique, vous n’aurez aucune TVA à facturer à vos clients en dessous du seuil imposé.

En contrepartie, la protection sociale d’un auto-entrepreneur reste limitée (pas de droit au chômage et couverture sociale restreinte) et il est obligatoire de respecter un plafond de chiffre d’affaires pour profiter du régime (77 700 € pour des prestations de services).

À l’inverse, le portage salarial offre une sécurité proche du salariat : gestion administrative externalisée, protection sociale complète et droit au chômage. 

En revanche, les charges sont élevées (environ 50 % du chiffre d’affaires reversé en salaire net après déduction des frais de gestion et des cotisations sociales).

Ce statut convient particulièrement aux freelances aux tarifs journaliers élevés (à partir de 350-400 €).

Bon à savoir :

Le tarif journalier moyen (TJM) d’un designer freelance est de 313 €.

CritèreMicro-entreprisePortage salarial
CréationSimple et rapide via le Guichet uniqueSignature d’un CDI avec une société de portage
Plafond chiffre d’affaires77 700 €/an en prestationsAucun
Charges sociales~25 % du chiffre d’affaires~50 % du chiffre d’affaires
Protection socialeLimitée
  • pas de chômage
Complète
  • inclut assurance chômage
Gestion administrativeAuto-gérée par l’entrepreneurExternalisée à 100 % par la société de portage

Démarches de création

En micro-entreprise, la création de votre activité professionnelle indépendante se fait simplement sur le Guichet unique via une déclaration en ligne. 

Une fois inscrit, le designer obtient rapidement son numéro SIRET et peut débuter son activité sans délai. 

Cette procédure en ligne est gratuite et ne demande que quelques jours. 

À noter :

Il est important de bien choisir son code d'activité (code APE/NAF) correspondant à son métier de designer (par exemple, 7410Z « Activités spécialisées de design »).

Par ailleurs, un compte bancaire dédié à l'activité professionnelle est obligatoire dès que le chiffre d'affaires dépasse 10 000 € par an pendant deux ans de suite. Toutefois, son ouverture est recommandée dès le démarrage pour une meilleure gestion financière. 

En parallèle, le freelance peut bénéficier sous conditions de l'ACRE (aide à la création ou à la reprise d’entreprise) qui permet d’obtenir une exonération des charges sociales durant la première année d'activité.

Pour ceux qui choisissent le portage salarial, les démarches administratives sont extrêmement simplifiées. Il suffit de choisir une société de portage sérieuse, puis de signer une convention de portage et un contrat de travail (CDD ou CDI). 

Le freelance n’a pas à s’occuper des formalités d’immatriculation, qui sont entièrement gérées par la société de portage. Cependant, il doit fournir un CV attestant de ses qualifications, car la réglementation exige au moins un Bac+2 ou trois ans d'expérience professionnelle dans le domaine d'activité choisi.

Bon à savoir :

Quelle que soit l’option choisie, souscrire une assurance responsabilité civile professionnelle est fortement recommandé, voire obligatoire dans certains cas, afin de couvrir d'éventuels dommages causés dans le cadre de l'activité professionnelle (erreurs, pertes financières pour les clients, etc.).

Pensez également à vérifier que votre assurance habitation couvre bien l'exercice d’une activité professionnelle à domicile

Enfin, la déclaration auprès de la CNIL peut être nécessaire si des données personnelles sont stockées ou traitées, notamment pour les freelances réalisant des sites web ou des plateformes UX/UI manipulant les données utilisateurs.

Astuce :

Vous hésitez entre la micro-entreprise et le portage salarial ? Utilisez notre comparateur de statuts pour trouver celui qui correspond à vos besoins et à vos attentes.

Protection des créations (droits d’auteur et contrats)

Les créations graphiques sont automatiquement protégées par le droit d’auteur dès leur réalisation. Cependant, il est prudent de formaliser cette protection (enveloppe Soleau, dépôt chez un commissaire de justice (ex huissier).

Les designers doivent préciser par contrat les modalités de cession des droits aux clients :

type d'utilisation ;

durée ;

exclusivité éventuelle.

En l’absence de contrat clair, le designer conserve tous les droits sur son travail.

Gestion de la facturation et obligations comptables

La vie d’un designer freelance implique de gérer la facturation de ses missions et de respecter certaines obligations comptables et fiscales, même si celles-ci restent allégées en micro-entreprise, et quasiment nulle en portage salarial. 

En micro-entreprise, la comptabilité est en effet très simplifiée : pas de bilan ni de liasse fiscale annuelle à produire, il suffit de tenir à jour un livre des recettes (entrées d’argent) d’auto-entreprise. Chaque prestation doit donner lieu à une facture en bonne et due forme, comportant les mentions légales obligatoires. 

Le designer doit également conserver ses devis signés, ainsi que les éventuels bons de commande. 

Administrativement, le micro-entrepreneur est tenu de déclarer son chiffre d’affaires, soit mensuellement, soit trimestriellement, sur le site de l’URSSAF dédié aux auto-entrepreneurs. Cette déclaration permet de calculer automatiquement et de payer les cotisations sociales correspondantes. 

Par exemple, s’il encaisse 2 000 € de revenus HT en janvier, il déclarera 2 000 € et paiera environ 490 € de cotisations sociales le mois suivant (au taux de 24,6 %). 

S’il a opté pour le versement libératoire de la micro-entreprise, il règlera en même temps que ses cotisations sociales, un pourcentage d’impôt sur le revenu (1,7% du CA en prestation de services).

En l’absence d’option pour le versement libératoire, l’auto-entrepreneur bénéficie d’un abattement forfaitaire appliqué sur son chiffre d’affaires avant imposition (34 % pour des activités libérales et 50 % pour des prestations commerciales). 

Au niveau de ses obligations fiscales, le micro-entrepreneur n’a qu’une déclaration complémentaire 2042-C Pro à remplir lors de sa déclaration annuelle de revenus. Il n’a pas besoin de produire de compte de résultat ni de bilan. 

Il doit toutefois penser à payer la cotisation foncière des entreprises (CFE) : un impôt local dû à partir de la deuxième année d’activité. 

Bon à savoir :

La CFE est exonérée pour les auto-entrepreneurs ayant un CA inférieur à 5 000 € HT.

Pour un designer freelance en portage salarial, toutes ces tâches comptables sont prises en charge par la société de portage : c’est elle qui émet les factures aux clients, qui collecte la TVA, qui paye les cotisations, qui transforme le chiffre d’affaires en salaires, etc. 

Le freelance porté n’a qu’à vérifier les bulletins de paie qui lui sont fournis et déclarer ses revenus salariés lors de sa déclaration de revenus aux impôts. 

Beaucoup de freelances choisissent d’utiliser des outils de facturation en ligne pour gagner du temps et minimiser les erreurs. Il existe sur le marché de nombreux logiciels adaptés aux indépendants qui facilitent l’édition de devis/factures et le suivi comptable. Certains sont même spécialisés pour les micro-entrepreneurs : par exemple Jump Micro.

Bon à savoir :

Jump Micro vous propose tous les outils de gestion essentiels pour vous aider dans le quotidien de votre activité indépendante exercée en micro-entreprise.

Fixer ses tarifs et trouver ses clients

Définir son TJM moyen

Le Taux Journalier Moyen (TJM) est le prix facturé pour une journée de travail. Déterminer son TJM est un exercice délicat pour le freelance débutant, mais crucial pour la viabilité de son activité.

Il faut donc trouver un équilibre, en s’appuyant sur plusieurs éléments :

votre besoin de revenu ;

vos charges ;

le nombre de jours facturables ;

les prix du marché dans votre domaine.

Une méthode classique consiste à partir du revenu mensuel net souhaité.

Par exemple, si vous visez de vous verser 2 500 € nets par mois pour vivre décemment en micro-entreprise :

il faut ajouter environ 30 % à ce net pour couvrir les cotisations sociales et l’impôt. Cela donne 3 250 € brut à gagner ;

il est ensuite nécessaire d’estimer le nombre de jours facturables dans le mois. Contrairement à un salarié (qui travaille environ 20 jours par mois), un freelance ne facture pas 100 % de son temps. Il y a du temps non facturé passé en prospection, en administratif, en formation, ainsi que des jours non travaillés (congés, maladies, etc.).

À noter :

Il est souvent conseillé de ne compter que 15 jours facturables par mois environ au lieu de 22, soit une réduction d’environ 30 % du temps pour intégrer les jours non payés.

Dans notre exemple, 3 250 € brut mensuels sur 15 jours donnent un TJM d’environ 217 €. 

Ce serait le TJM minimum pour atteindre 2 500 € nets mensuels dans ces conditions.

Bon à savoir :

Il est possible d’affiner son TJM en ajoutant les frais professionnels (abonnement Adobe, matériel informatique amorti, coworking, mutuelle, etc.) dans le calcul : mettons 200 € de frais par mois, cela ajouterait environ 13 € au TJM (200 / 15).

On arrive ainsi à un TJM autour de 230 €. 

Ce calcul est indicatif, chaque freelance doit l’adapter selon sa situation (charges de famille, régime fiscal différent s’il est en société, etc.).

Au-delà du calcul « par le bas » (à partir des besoins), il faut aussi se positionner par rapport au marché. 

Les tarifs varient selon sa spécialisation et son niveau d’expérience.

D’après le baromètre Malt-BCG 2025, le TJM moyen des freelances design/création tourne autour de 394 €.

Les UX/UI designers expérimentés sont aux alentours de 493 € jour en moyenne.

Les webdesigners à 413 €.

Les graphistes et les directeurs artistiques à 393 €.

Les designers freelances débutants (moins de 1 an) pratiquent souvent des TJM plus bas, parfois entre 150 et 250 € selon les régions, tandis que les directeurs artistiques ou UX expérimentés (pouvant justifier de plus de 10 ans d’expérience) n’hésitent pas à demander 500 € ou plus par jour. 

Le niveau de spécialisation compte également : un motion designer avec une compétence rare en animation 3D pourra facturer nettement plus cher qu’un graphiste print généraliste.

Enfin, il est parfois pertinent de raisonner aussi en forfait plutôt qu’en pur TJM, en fonction de la mission. 

Pour des projets créatifs (pour un logo, un site vitrine, etc.), les clients préfèrent souvent un prix forfaitaire plutôt qu’une facturation au jour ou à l’heure, qui peut les insécuriser. 

Le freelance doit alors estimer le nombre de jours que lui prendra le projet et multiplier par son TJM. Par exemple, un logo nécessite environ 3 jours de travail. Ainsi, le forfait serait de 750 € HT pour un TJM de 250 € (3 × 250 €). 

En explicitant le périmètre (nombre de propositions, allers-retours inclus, etc.), on évite les dérives. 

Le TJM reste toutefois une référence utile en toile de fond, y compris pour le freelance lui-même pour calculer son potentiel de chiffre d’affaires annuel (ex : 230 € × 15 j × 11 mois ≈ 37 950 € de CA). 

Astuce :

Vous envisagez le portage salarial ? Estimez votre salaire net avec Jump en fonction de votre chiffre d’affaires et de vos frais professionnels.

Trouver ses premiers clients

Trouver des clients en tant qu’indépendant est le nerf de la guerre pour tout freelance, et particulièrement lorsqu’on débute comme designer indépendant. 

Sans clients, pas de missions et pas de revenu.

Heureusement, il existe plusieurs leviers efficaces pour décrocher ses premières collaborations.

1. Mobiliser son réseau et le bouche-à-oreille : parlez de votre lancement freelance à votre entourage professionnel et personnel (anciens collègues, camarades d’école, amis, connaissances d’entreprises locales, etc.) 60 à 70 % des freelances trouvent leurs missions via leur réseau.

À noter :

N’hésitez pas à annoncer officiellement votre nouvelle activité professionnelle sur LinkedIn : publiez un post pour expliquer que vous vous lancez comme designer freelance, en précisant votre spécialité et ce que vous proposez.

Ce simple message, relayé par vos contacts, peut attirer l’attention de prospects cherchant un profil comme le vôtre. 

De même, vous pouvez envoyer un email personnalisé à d’anciens clients ou contacts pour leur annoncer la nouvelle et les inviter à penser à vous en cas de besoin. 

Le réseau est un levier souvent sous-estimé par les créatifs, mais c’est l’un des plus puissants : une recommandation d’une personne de confiance vaut bien plus qu’une candidature anonyme.

Bon à savoir :

Si vous avez déjà réalisé des projets durant vos études ou emplois précédents, demandez à ces contacts de vous écrire un petit avis ou témoignage sur LinkedIn ou sur votre site. Ces références rassureront les prospects hésitants.

2. Avoir un portfolio attractif : avant même de chercher des clients, assurez-vous de préparer un book de vos meilleures créations. Qu’il s’agisse d’un site web personnel, d’un profil sur Behance, Dribbble ou Adobe Portfolio, ou même d’un PDF à envoyer, ce portfolio sera votre vitrine.

Un client choisit rarement un freelance sans voir ses travaux antérieurs. 

Mettez en avant des projets variés et significatifs, en expliquant brièvement le contexte et les résultats obtenus (par exemple, « refonte du site X, augmentation du taux de conversion de 20 % » ou « Logo pour la marque Y, déployé sur 50 boutiques »).

Astuce :

Même si vous débutez et n’avez pas encore de “vrais” clients, vous pouvez inclure des projets fictifs pour démontrer votre style. L’important est de prouver votre compétence et de donner envie de travailler avec vous.

3. S’inscrire sur des plateformes de freelancing en ligne : il en existe de nombreuses, généralistes ou spécialisées. Les plateformes mettent en relation clients et freelances et peuvent apporter de la visibilité : Dribbble Jobs pour le design web/UX, 99designs pour des concours de logo, etc.

4. Se former continuellement : les formations sont essentielles pour apprendre de nouvelles techniques et pour être à jour sur les nouvelles tendances. Vous pourrez ainsi adapter vos tarifs et vos services.

FAQ

Quels sont les avantages et les inconvénients d’être designer freelance ?

Devenir designer freelance vous offre la possibilité de travailler en totale autonomie (choix des clients, organisation du travail, etc.), de choisir des projets intéressants, de travailler d’où vous voulez et de gagner davantage qu’un salarié. 

Néanmoins, être freelance peut être source d’instabilité financière et de stress (lourdes tâches administratives et recherche de clients.

Ces inconvénients peuvent être balayés par le portage salarial : lissage du salaire, réserve financière, démarches administratives réalisées par la société de portage, etc.

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