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Comment faire son storytelling quand on est freelance ?

Comment faire son storytelling quand on est freelance ?

Par Marion Gobourg

Marion Gobourg est diplômée d'un Master II en droit des affaires et fiscalité.

Publié le 9/19/2025 - Mis à jour le 9/25/2025

Dans un marché où la concurrence entre indépendants est de plus en plus forte, se démarquer ne suffit plus avec un simple portfolio ou une liste de compétences. Les clients recherchent avant tout une histoire, une personnalité et une valeur ajoutée unique. C’est là que le storytelling en freelance entre en jeu : une méthode puissante pour mettre en avant son parcours, ses réussites et sa vision afin de créer un lien de confiance avec ses prospects. Mais comment raconter son histoire de manière authentique et impactante quand on est freelance ?

Comment façonner un storytelling authentique et structuré quand on est freelance ?

Comprendre les bases du storytelling : l’art de raconter des histoires

Le storytelling n’est pas un procédé nouveau. Il répond à un besoin humain fondamental : structurer ce que l’on vit, ce que l’on comprend, et ce que l’on souhaite transmettre. Une bonne histoire ne se contente pas d’informer. Elle permet de donner forme à un changement intérieur, à une tension vécue ou à une prise de conscience.

C’est cette structure narrative, ce passage d’un point A à un point B, qui donne sa puissance au message. Ce qui est marquant, ce n’est pas la finalité atteinte, mais le chemin parcouru. Raconter une histoire, c’est rendre visible une dynamique de transformation.

Depuis les années 90, ce procédé est de plus en plus utilisé dans la communication marketing. Il permet de susciter l’émotion pour interpeller son audience afin de promouvoir son activité. 

L’arc narratif à suivre pour aider à structurer son storytelling

Une histoire efficace repose sur un arc narratif en cinq temps.

1. Situation initiale : une posture, des croyances, une routine.

2. Déclencheur : un décalage, une prise de conscience, un inconfort.

3. Complications : les freins, les doutes, les blocages internes.

4. Climax : le moment d’un choix net, d’une décision.

5. Résolution : ce qui change, ce qui se clarifie.

Cette structure donne du rythme au récit tout en facilitant la compréhension. Elle permet au lecteur de suivre un enchaînement logique et émotionnel.

Exemple : 

Situation initiale

“Pendant des mois, je publiais sur LinkedIn sans vraiment dire qui j’étais.

Je relayais des contenus sur mon métier, je partageais des astuces... mais toujours à distance.

J’avais peur que ce soit mal vu si je parlais de mon parcours, de mes doutes ou de mes premières expériences. Je me disais que pour être crédible, il fallait rester neutre. Alors je restais flou.”

Élément déclencheur

“Jusqu’au jour où j’ai lu un post très simple d’un freelance.
Il racontait un échange avec un client compliqué, sans exagérer, sans se plaindre.
Juste un bout de son quotidien. Ça m’a parlé.”

Complications 

“Alors j’ai tenté. J’ai commencé à écrire un brouillon : une histoire qui m’était arrivée quelques mois plus tôt. Mais à la fin, j’ai tout effacé.Je me disais : "Ça n’a rien d’original", "Qui ça va intéresser ?", "Et si je passe pour quelqu’un qui se plaint ?"
J’ai recommencé plusieurs fois. À chaque fois, je trouvais une bonne raison de ne pas publier.

En parallèle, je continuais à poster mes contenus classiques. Toujours peu d’engagement. Toujours un petit goût d’inachevé.”

Climax 

“Un matin, j’ai cliqué sur “publier”.
C’était une histoire simple : la première fois où j’ai dit non à un client qui voulait négocier mes tarifs.
Pas un exploit, juste un moment où j’avais enfin posé une limite.

Je m’attendais à peu de réactions. Mais j’ai reçu des commentaires. Des messages privés.”

Résolution 

“Ce jour-là, j’ai compris que raconter ce qu’on vit, ce n’est pas se mettre en avant.
C’est créer un lien.

Depuis, j’essaie d’écrire autrement.
Pas pour impressionner. Mais pour connecter.”

À noter :

Certains mots ou formulations agissent comme des jalons dans une histoire. Des expressions telles que « sauf que… », « jusqu’au jour où… », « et là… » servent à créer des ruptures et à poser les étapes clés de la narration.

Pour mettre en place votre communication en mode storytelling, vous devez également apprendre à connaître vos clients.

La réalisation de personas est alors utile pour définir votre cible :

les profils ;

les comportements ;

les besoins ;

la situation professionnelle et personnelle.

En effet, votre storytelling doit toucher les bonnes personnes.

Définir les personnages de son storytelling : l’héros et l’ennemi 

Le héros n’est pas un individu déjà accompli. Ce n’est pas non plus une figure héroïque au sens classique du terme. C’est une personne traversée par une tension. Elle exprime un besoin de changement, mais continue à agir d’une manière qui l’empêche d’évoluer. Elle peut, par exemple, dire vouloir se rendre plus visible, tout en évitant de publier ou de s’exposer.

Ce paradoxe est central : c’est précisément cette contradiction entre l’intention et l’action qui rend le personnage crédible. Le héros devient touchant, parce qu’il est imparfait. Il doute, répète les mêmes schémas, se débat avec ses propres freins. Ce sont ces éléments qui permettent au lecteur de s’identifier et de s’impliquer dans l’histoire.

L’ennemi n’est pas un concurrent ni une force extérieure précise. C’est une idée, une peur, une croyance intérieure qui empêche le passage à l’action. Il peut s’agir de :

la peur du jugement ; 

le besoin d’approbation ;

la conviction que l’on doit maîtriser parfaitement un sujet avant de se lancer.

Cet ennemi est souvent invisible et difficile à nommer. Pourtant, le fait de le mettre en lumière est un levier narratif essentiel. Cela permet non seulement de donner du sens au blocage du héros, mais aussi de rendre sa progression possible et tangible.

Bon à savoir :

Votre storytelling peut avoir plusieurs objectifs, tels que : 

  • attirer de nouveaux clients ;
  • communiquer sur vos valeurs ; 
  • renforcer votre image de marque et votre notoriété ;
  • construire une communauté ; 
  • etc.

Il doit toujours s’adapter à votre objectif du moment.

Le suspens

Le suspense, en storytelling, ne repose pas sur des effets spectaculaires ou artificiels. Il s’appuie sur un principe simple : retenir une partie de l’information pour maintenir l’attention. Il ne s’agit pas de cacher pour manipuler, mais de différer le dévoilement pour créer une dynamique de lecture.

Ce qui rend une histoire captivante, c’est la présence d’un décalage entre ce que l’on sait et ce que l’on devine. Une situation est posée, une tension est suggérée, mais la résolution est retardée. Cela peut passer par une phrase qui laisse une question en suspens, une scène décrite sans explication immédiate, ou une formulation volontairement incomplète.

Le suspense repose donc sur un dosage précis. Trop de détails trop tôt, et l’attention chute. Trop de flou, et le lecteur décroche. Ce qui fonctionne, c’est d’introduire un manque, une promesse différée, qui donne envie d’aller plus loin.

Ce mécanisme est particulièrement utile pour structurer un récit en plusieurs temps. Il permet de :

créer du rythme ;

encourager la progression ;

rendre la lecture active.

À noter :

Il est également important d’avoir un ton adapté à son image et ses valeurs.

Bonus : les photos et le storytelling

Une photo transmet beaucoup d’informations en silence : votre énergie, votre posture, votre positionnement.

Votre photo peut, à elle seule, répondre à trois questions essentielles que votre client se pose inconsciemment :

Que fait cette personne ?

Comment travaille-t-elle ?

Est-ce qu’elle travaille pour moi ?

Sans y penser, on décode des signaux visuels très rapidement. On attribue un métier, une personnalité, un niveau de services...

Par exemple :

une photo en chemise bien repassée sur fond neutre évoque structure et rigueur ;

une photo décontractée, avec un détail inattendu (chaussures colorées, fond atypique, etc.), peut parler de créativité.

Tout dépend de ce que vous souhaitez transmettre.

Avant de choisir votre photo, posez-vous ces questions :

Est-ce qu’elle reflète ce que je fais vivre à mes clients ?

Est-ce qu’elle montre ce que j’apporte (clarté, audace, calme, structure...) ?

Est-ce qu’elle est alignée avec mon ton ? Mon style de langage ? Mes contenus ?

Est-ce qu’elle donne envie de me contacter ?

Pour aller plus loin : commencez à analyser les photos des autres freelances. Demandez-vous pourquoi certaines inspirent confiance, pourquoi d’autres créent de la distance. Vous allez peu à peu développer un œil plus aiguisé. Et ça vous aidera à faire des choix plus justes.

Votre photo n’a pas besoin d’être parfaite. Mais elle doit être cohérente.

Bon à savoir :

Le storytelling peut avoir plusieurs formes : visuel, écrit, oral… Le plus important est que chaque message soit authentique.

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Comment déployer son storytelling pour promouvoir ses services de freelance ?

Exploiter les réseaux sociaux avec des posts dont l’objectif est la vente, pas les likes

Les réseaux sociaux (LinkedIn, Instagram, X, etc.) sont parfaits pour diffuser votre storytelling, que ce soit via des posts, des images, des citations, des articles ou des vidéos.

Quand vous êtes freelance, vous n’avez pas besoin de faire le buzz. Vous avez besoin de clients. La priorité, ce n’est pas le nombre de likes sous vos publications, mais le nombre de personnes qui vous contactent parce qu’elles se reconnaissent dans ce que vous dites. Ce sont ces personnes-là qui peuvent devenir vos clients.

Pour cela, publiez avec une intention de vente assumée :

montrez à quoi sert votre travail ;

à qui il s’adresse ;

ce qu’il change concrètement.

Vos posts doivent raconter des histoires réelles : celles de vos clients, de leurs problèmes, des solutions que vous avez construites, et des résultats obtenus. 

Pas besoin d’enjoliver. Reste honnête, clair et utile.

Voici trois formats que vous pouvez utiliser :

le témoignage client, raconté sous forme d’histoire (avant / obstacle / transformation / résultat) ;

le cas client condensé (contexte + méthode + résultat) ;

le post orienté problème / solution (le souci que votre client rencontre + la façon dont vous le résolvez).

Votre but : que la personne se dise « c’est exactement ce que je vis » et qu’elle ait envie de vous écrire ou de travailler avec vous. 

Pensez toujours à terminer votre post par une invitation claire : envoie-moi un message, réserve un appel, télécharge mon guide, etc.

Créer un biais de simple exposition sur les réseaux sociaux

Vous n'avez pas besoin d’être exceptionnel à chaque publication. Vous avez besoin d’être cohérent, reconnaissable et régulier. Quand vous publiez souvent avec un message clair, vous devenez familier aux yeux de votre audience. Et la familiarité crée la confiance.

Ce phénomène a un nom : le biais de simple exposition. Plus on est exposé à quelque chose, plus on l’apprécie. Cela veut dire que même un post moyen participe à construire votre crédibilité. L’important, c’est la répétition de votre promesse et la stabilité de votre positionnement.

Vous pouvez donc redire la même idée sous différents angles, reformuler les mêmes problèmes avec des exemples variés ou réutiliser certains formats. 

Si la ligne est claire, vous ne lassez pas. Vous ancrerez simplement votre expertise dans l’esprit de vos lecteurs. Et au moment où ils auront besoin de quelqu’un comme vous, c’est à vous qu’ils penseront.

Optimiser son profil pour inciter à la prise de contact

Votre profil LinkedIn, votre "À propos" sur votre site ou même votre bio Instagram : ce sont des portes d’entrée. Vous devez les soigner comme des pages de vente.

Voici ce que votre profil doit permettre :

1. Comprendre immédiatement ce que vous proposez.

2. Savoir à qui vous vous adressez.

3. Voir rapidement ce que vous apportez concrètement.

4. Savoir comment vous contacter ou aller plus loin.

Une bonne tagline (la première phrase qu’on lit sous votre nom) doit contenir un verbe d’action, une cible et un résultat. 

Exemple : « J’aide les indépendants à structurer leur contenu pour trouver des clients sans s’épuiser ».

Dans votre présentation, adoptez une trame simple :

le problème de votre client ;

votre méthode pour y répondre ;

les preuves de ce que vous avancez (résultats, clients, chiffres, parcours) ;.

un appel à l’action : comment vous joindre, ce que vous proposez pour commencer.

Ajoutez aussi des éléments visuels cohérents : une photo pro, une bannière claire, et quelques contenus en vedette qui montrent votre manière de travailler.

Bon à savoir :

Le storytelling peut également s’utiliser sur votre site internet.

Trouver, convaincre et fidéliser ses clients.

Pour aller plus loin, lisez notre livre blanc “Le guide des freelances pour trouver, convraincre et fidéliser des clients.

Faire vivre et mesurer son storytelling quand on est freelance

Les KPI à suivre : le nombre de vues en cumulé et les leads

Quand on est freelance, difficile de savoir si son storytelling fonctionne vraiment. Ce qui compte, ce n’est pas seulement les likes ou les commentaires, mais l’impact réel sur votre activité : est-ce que votre contenu vous aide à vous rendre visible, à gagner la confiance, à attirer des clients ?

Pour le mesurer, deux indicateurs suffisent souvent.

Le premier : le nombre de vues en cumulé. Pas sur un seul post, mais sur une semaine, un mois, ou un trimestre. Ce chiffre vous indique la surface que vous occupez dans l’espace mental de votre audience. Ce n’est pas spectaculaire, mais c’est précieux. Plus vous êtes vu, plus vous devenez familier, donc rassurant.

Le deuxième KPI, c’est le nombre de leads entrants : des messages, des demandes de rendez-vous, des commentaires qui ouvrent une conversation. Pas besoin d’en avoir 50 par semaine. Si votre contenu vous amène régulièrement des prises de contact qualifiées, c’est qu’il fait le travail.

Inviter clients et partenaires à raconter leur propre expérience

Votre storytelling ne repose pas uniquement sur ce que vous dites. Il repose aussi sur ce que les autres racontent de vous. 

Quand un client prend la parole pour expliquer ce qu’il a vécu avec vous, il devient une preuve sociale forte. Et surtout, il apporte un angle nouveau, souvent plus concret, plus sincère, plus rassurant.

Vous pouvez leur poser quelques questions simples :

Qu’est-ce qui bloquait avant ?

Pourquoi avez-vous choisi de travailler avec moi ?

Qu’est-ce qui a changé depuis ?

Quelle a été votre surprise ?

Vous n’avez pas besoin d’un long témoignage. Quelques phrases bien choisies suffisent.

Ce retour peut être publié sous forme de post, de story, de capture d’écran, ou même de message relayé.

Et vous pouvez aussi aller plus loin :

inviter un client à faire un live ou un webinaire à deux ;

publier une interview ;

créer une page de cas client sur votre site.

Chaque fois qu’un client raconte son histoire avec vous, vous créez une occasion d’ancrer votre positionnement, de lever des objections, et de gagner en crédibilité.

À savoir : 

Le storytelling s’utilise aussi pour développer votre activité en portage salarial.

FAQ

Pourquoi le storytelling est-il important pour un freelance ?

Un bon storytelling permet de se différencier de la concurrence, d’humaniser sa communication, d’attirer de nouveaux clients et de renforcer sa notoriété pour devenir mémorable aux yeux des clients.

Comment utiliser le storytelling dans sa prospection ?

Pour être utile en prospection, le storytelling doit s’intégrer à votre  présentation (site web, réseaux sociaux, email de prospection) et s’adapter à votre récit en fonction du profil du client cible.

Le storytelling fonctionne-t-il pour tous les métiers freelances ?

Oui, qu’on soit développeur, graphiste, rédacteur ou consultant, le storytelling permet de mettre en avant son unicité et de créer un lien de confiance avec son audience.

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