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Quel est le meilleur statut d’entreprise pour se lancer seul ?

Quel est le meilleur statut d’entreprise pour se lancer seul ?

Par Marion Gobourg

Marion Gobourg est diplômée d'un Master II en droit des affaires et fiscalité.

Publié le 9/19/2025 - Mis à jour le 9/22/2025

Vous souhaitez vous lancer à votre compte en freelance, mais une question revient sans cesse : quel est le meilleur statut pour créer son entreprise seul ? L’auto-entrepreneur pour la simplicité ? L’entreprise individuelle pour ne plus avoir à respecter les seuils de la micro-entreprise sans avoir les contraintes d’une société ? L’EURL ou la SASU pour créer une société et choisir sa fiscalité et sa protection sociale ? Ou alors, le portage salarial ou la coopérative d’activité et d’emploi afin d’allier indépendance et protection ? Les possibilités sont nombreuses, chacune avec ses avantages et ses limites. Le choix dépend de vos objectifs, de votre activité et de la manière dont vous souhaitez organiser votre protection sociale et votre fiscalité. Découvrez quel statut correspond le mieux à votre projet d’entrepreneur solo.

L’entreprise individuelle : le meilleur statut d’entreprise pour se lancer seul ?

Le régime de la micro-entreprise : les avantages et inconvénients

Le régime de la micro-entreprise séduit par sa simplicité et sa souplesse administrative. 

Créer une micro-entreprise ne requiert ni capital social, ni statuts complexes à rédiger. 

Les formalités d’inscription s’effectuent en quelques clics et les obligations comptables sont allégées : il suffit de tenir un livre des recettes d’auto-entrepreneur et, pour certaines activités, un registre des achats.

Le régime simplifie la gestion de la fiscalité, avec une possibilité de :

profiter de l’abattement forfaitaire de la micro-entreprise (un pourcentage qui dépend de votre activité et qui vient diminuer votre revenu imposable : 71 % pour les activités d’achat/revente, 50 % pour les prestations commerciales ou artisanales et 34 % pour les activités libérales) ;

opter pour le versement libératoire de l’impôt pour auto-entrepreneur afin de payer son impôt en même temps que les cotisations sociales (tous les mois ou trimestres) ;

la franchise en base de TVA qui permet, sous certains seuils (85 000 € pour les activités d’achat/revente et 37 500 € pour les prestations de services), de ne pas facturer la TVA.

Cette simplicité présente toutefois des limites.

Les charges sociales sont calculées sur le chiffre d’affaires, sans considération pour le bénéfice net, ce qui favorise les activités à forte valeur ajoutée, mais peut pénaliser celles qui présentent des frais importants. Par exemple, un artisan ou un commerçant ayant beaucoup d’achats ou d’investissement ne pourra ni déduire ses dépenses réelles ni récupérer la TVA payée sur ses achats, rendant le régime défavorable pour les activités nécessitant de lourds frais de fonctionnement.

Les plafonds de chiffre d’affaires du statut de l’auto-entrepreneur, variant selon l’activité (77 700 € pour les services et 188 700 € pour les activités commerciales), qui limitent le développement de l’entreprise sur ce statut.

La micro-entreprise ne permet ni d’embaucher, ni de s’associer, ni d’amortir fiscalement ses investissements.

En résumé, ce régime correspond parfaitement à ceux qui débutent une activité indépendante à petite échelle, avec peu d’achats et sans perspective d’évolution rapide.

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Bon à savoir :

Jump a développé des outils spécialement pensés pour les micro-entrepreneurs : un module de facturation, un tableau de bord de pilotage d’activité, un livre des recettes… 

L’entreprise individuelle hors micro-entreprise : les avantages et inconvénients

L’entreprise individuelle classique est une option qui offre davantage de liberté en matière de chiffre d’affaires puisque le plafond propre à la micro-entreprise ne s’applique pas. 

Ce statut s’adresse à ceux qui souhaitent garder une structure personnelle, mais bénéficier de la déduction réelle de leurs charges (achats, investissements, amortissements). 

L’entrepreneur reste seul maître à bord, gère son activité avec autonomie, et profite d’une création rapide et peu coûteuse, avec l’absence d’exigence de capital social ou de formalités complexes.

Bon à savoir :

Même s’il n’y a pas création d’une société, votre patrimoine personnel et votre patrimoine professionnel sont séparés.

Au niveau de la fiscalité, l’entrepreneur relève de l’impôt sur le revenu (avec la possibilité de déduire ses frais professionnels de son chiffre d’affaires avant imposition), mais peut opter pour l’impôt sur les sociétés.

Le statut présente toutefois quelques inconvénients à connaître :

L’impossibilité de s’associer par la suite : l’entreprise individuelle demeure un modèle solitaire, ne pouvant attirer de partenaires financiers ou d’associés.

La crédibilité limitée vis-à-vis des banques ou de certains partenaires, comparé à une société dotée d’un capital social.

Le paiement de cotisations sociales même en l’absence de rémunération, ce qui peut être problématique pour ceux qui souhaitent moduler leur revenu selon les aléas de leur activité, ou qui bénéficient de l’ARE.

L’entrepreneur individuel reste affilié à la Sécurité Sociale des Indépendants, moins généreuse en matière de protection sociale que le régime général des salariés.

Pour quels profils l’entreprise individuelle est le meilleur statut d’entreprise pour se lancer seul ?

L’entreprise individuelle séduit ceux qui débutent une activité de service ou commerciale :

à faible risque ;

sans besoin d’emprunt important ou d’associés.

Les profils idéaux sont les entrepreneurs qui :

cherchent une gestion autonome, souhaitent tester leur activité avant une montée en puissance éventuelle, et dont l’activité n’impose pas de dépenses d’investissement massives ;

apprécient la simplicité administrative, veulent éviter les contraintes de la gestion de société ;

préfèrent ne pas publier leurs comptes annuels.

Toutefois, dès que des besoins d’association, de levée de fonds ou de crédibilité accrue apparaissent, il convient d’envisager d’autres formes juridiques.

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Les meilleures alternatives pour se lancer seul sans entreprise : le portage salarial et la coopérative d’activité et d’emploi (CAE)

Le portage salarial : les avantages et inconvénients

Le portage salarial offre une solution hybride entre salariat et indépendance. 

L’indépendant, appelé « salarié porté », facture ses prestations à des clients via une société de portage. Celle-ci transforme le chiffre d’affaires en salaire, après prélèvement de frais de gestion (entre 5 % et 15 % selon les sociétés et services inclus) et déduction des cotisations sociales (salariales et patronales).

Astuce :

Jump a supprimé les frais de gestion proportionnels au chiffre d’affaires qui peuvent vite grimper et freiner votre développement. À la place, nous proposons un abonnement fixe de 99 € HT par mois (engagement un an). 

Ce statut confère :

une protection sociale complète ;

l’accès à la mutuelle d’entreprise ;

le bénéfice de l’assurance chômage ;

la possibilité de bénéficier de droits à la retraite, tout en déléguant la gestion administrative.

Le régime du portage salarial s’avère particulièrement avantageux pour ceux qui :

souhaitent se concentrer sur leur métier sans la contrainte de gestion ;

apprécient la flexibilité de définir leur emploi du temps et le niveau d’activité.

Il permet de tester rapidement leur activité sans création d’entreprise et sans engagement de capital.

Les inconvénients résident dans le coût des frais de gestion et dans la charge sociale totale qui réduit le revenu net.

Bon à savoir :

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De plus, le portage est réservé aux activités de prestation intellectuelle, et l’accès demande souvent un certain niveau de qualification (Bac +2 ou 3 ans d’expérience)  ou de revenu minimum afin de rester rentable. 

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La coopérative d’activité et d’emploi : les avantages et inconvénients

La coopérative d'activité et d'emploi (CAE) permet à un entrepreneur de tester ou de développer son activité en bénéficiant d’un véritable statut salarié, tout en conservant son autonomie opérationnelle.

En intégrant une CAE (sous forme de SCOP ou SCIC), l’entrepreneur devient « entrepreneur-salarié ».

Il gère son projet mais profite du soutien administratif de la coopérative, de la mutualisation des charges, et du cadre collectif.

Il accède à la protection sociale du salariat et peut bénéficier de l’accompagnement individuel et collectif, tout en participant à la gouvernance solidaire de la structure.

Contrairement au portage salarial, la CAE ouvre ses portes à des activités plus diverses, y compris de services à la personne, et favorise le réseau, ainsi que la dynamique de groupe. 

Comme le portage salarial, elle permet également d’optimiser certains frais professionnels (frais de déplacement, d’hébergement par exemple) et d’accéder à une exonération de la CFE (cotisation foncière des entreprises).

Cependant, la CAE demande de s’investir dans la vie coopérative et d’accepter une certaine implication dans le collectif (assemblées, décisions partagées).

Bon à savoir :

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Pour quels profils le portage et la CAE sont les meilleures alternatives de statut pour se lancer seul ?

Le portage salarial s’adresse principalement aux prestations intellectuelles (consultants, formateurs, ingénieurs ou experts) qui disposent déjà d’un réseau et qui préfèrent :

la simplicité administrative ;

la sécurité sociale des salariés ;

la liberté de choisir leurs missions sans la lourdeur de la création d’entreprise.

À l’inverse, la CAE convient aux professionnels qui souhaitent :

bénéficier d’un accompagnement ;

partager les ressources ;

se retrouver dans une dynamique d’entraide collective, tout en diversifiant leur activité ;

tester un projet avant de se lancer ;

un cadre protecteur et apprécient la gouvernance participative.

Est-ce que les sociétés unipersonnelles (EURL, SASU) sont les meilleurs statuts d’entreprise pour se lancer seul ?

Les avantages et inconvénients de l’EURL pour se lancer seul

L’EURL (Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée) permet de :

se doter d’une responsabilité limitée au montant des apports ;

protéger son patrimoine personnel (hors faute de gestion) ;

fixer librement son capital social (à partir de 1 €).

Administrativement, elle simplifie la gestion par l’absence d’obligation de rapport de gestion et permet d’accueillir ultérieurement des associés en évoluant en SARL.

L’associé unique préfère ainsi ce statut pour :

des projets nécessitant des investissements conséquents ;

une séparation claire des biens personnels ;

un potentiel de développement.

En termes de fiscalité, une EURL est soumise à l’impôt sur le revenu, mais elle peut opter pour l’impôt sur les sociétés. À l’IR, c’est l’associé qui est redevable de l’impôt sur le bénéfice réalisé alors qu’à l’IS, c’est la société. L’associé est seulement imposé sur les dividendes qu’il perçoit.

À noter :

Le fait de percevoir un salaire et des dividendes en tant que gérant associé unique permet une optimisation de son revenu.

En revanche, le régime social du gérant associé, affilié à la Sécurité Sociale des Indépendants, reste moins protecteur que le régime général des salariés et nécessite souvent de souscrire une couverture complémentaire. 

La transformation en société de type SAS implique des formalités plus lourdes. 

De plus, la crédibilité est moindre qu’en SASU pour certains partenariats, et la flexibilité juridique reste moins importante.

Les avantages et inconvénients de la SASU pour se lancer seul

La SASU (Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle) séduit par sa flexibilité :

elle offre un fonctionnement souple avec un capital librement fixé et un choix entre l’impôt sur les sociétés et l’impôt sur le revenu ;

elle permet une gestion simplifiée et prépare l’avenir (facile évolution vers une SAS à plusieurs associés, transmission facilitée, cession des actions simplifiée).

La limitation de la responsabilité à l’apport assure une protection du patrimoine. 

Enfin, le président de la SASU est affilié au régime général de la sécurité sociale (sauf s’il ne se rémunère pas) et il bénéficie de la même protection que les salariés, sauf en ce qui concerne les allocations chômage pour lesquelles il ne cotise pas.

Ses principaux inconvénients résident dans :

les coûts de création plus élevés ;

la nécessité de rédiger des statuts sur-mesure ;

une gestion administrative et comptable parfois lourde pour les petites activités ;

une fermeture longue et coûteuse.

De plus, si le président ne se rémunère pas, il ne bénéficie d’aucune protection sociale. 

Par ailleurs, l’option d’imposition à l’impôt sur le revenu est réservée pour une période limitée à cinq exercices seulement.

Pour quels profils la SASU et l’EURL sont les meilleurs statuts pour se lancer seul ?

L’EURL s’adresse aux entrepreneurs solo qui :

souhaitent protéger leur patrimoine ;

envisagent un développement progressif (possibilité d’embaucher, d’accueillir de nouveaux associés) ;

ont des besoins de financement ;

veulent garder une gestion indépendante avec une fiscalité adaptable à leur situation personnelle.

La SASU, quant à elle, est conseillée pour :

les projets rapidement évolutifs, qui nécessitent de la flexibilité et de la crédibilité (notamment pour des levées de fonds ou des partenariats avec de grandes entreprises) ;

ceux qui préfèrent la protection sociale du régime général salarié.

Elle convient aussi parfaitement aux consultants et dirigeants qui veulent s’ouvrir à un ou plusieurs partenaires futurs, ou encore aux entrepreneurs qui projettent de transmettre ou céder leur entreprise à moyen terme.

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FAQ

Quel est le meilleur statut pour créer son entreprise seul ?

Il n’existe pas de statut universellement meilleur : le choix dépend de votre activité, de votre chiffre d’affaires prévisionnel, de vos besoins en protection sociale et de vos objectifs de développement.

Quel statut choisir entre auto-entrepreneur et entreprise individuelle ?

Le régime de l’auto-entrepreneur est simple et rapide à mettre en place, idéal pour tester une activité ou débuter. L’entreprise individuelle (EI) offre plus de souplesse en termes de charges et de fiscalité.

Quelle différence entre EURL et SASU pour entreprendre seul ?

L’EURL (SARL à associé unique) relève du régime des travailleurs non-salariés, avec des cotisations sociales plus faibles mais une protection moindre. Quant à la SASU, elle relève du régime général, offrant une meilleure couverture sociale, mais avec des charges plus élevées.

Par ailleurs, l’EURL bénéficie d’un cadre protecteur alors que la SASU offre une grande liberté statutaire. 

Enfin, même si les deux sociétés permettent de choisir entre impôt sur le revenu et impôt sur les sociétés, pour la SASU l’option à l’IR est limitée à 5 exercices comptables.

Quel statut permet de payer le moins de charges sociales en étant seul ?

En général, la micro-entreprise est considérée comme le statut permettant de payer le moins de charges. Toutefois, il faut prendre en considération que les cotisations sociales sont calculées sur le chiffre d’affaires et non sur le bénéfice (pour les autres entreprises à l’IR) ou la rémunération (pour les sociétés à l’IS).

Puis-je changer de statut si mon activité évolue ?

Oui, il est possible de passer d’un statut à un autre (par exemple d’auto-entrepreneur à SASU) en fonction de la croissance de votre activité et de vos besoins. Les démarches sont plus ou moins complexes en fonction de votre statut d’origine et de celui souhaité.

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