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Plafond auto-entrepreneur 2025 : Les seuils à connaître

Plafond auto-entrepreneur 2025 : Les seuils à connaître

Par Audrey Roy

Audrey Roy est diplômée d'un master II en droit de l'entreprise.

Publié le 10/28/2022 - Mis à jour le 7/29/2025

Vous êtes auto-entrepreneur et votre activité a le vent en poupe ? Vous pouvez vous retrouver confronté au seuil de chiffres d'affaires maximal autorisé par le statut : le fameux plafond auto-entrepreneur. Qu’est-ce que le plafond de la micro-entreprise ? À combien s’élève-t-il ? Que faire en cas de dépassement ? Comment conserver votre flexibilité d’indépendant lorsque vous atteignez le plafond ? Dans cet article, nous vous expliquons tout ce qu’il faut savoir sur le sujet.

Qu’est-ce que le plafond auto-entrepreneur ?

Le plafond auto-entrepreneur est un seuil de chiffre d’affaires à ne pas dépasser pour conserver les avantages liés au statut d’auto-entreprise (ou micro-entreprise). La mise en place de ce plafond est une contrepartie de la facilité de gestion qui est accordée aux auto-entrepreneurs.

On distingue deux types de seuils : 

Le plafond de franchise de TVA. Un seuil maximal que ne doit pas atteindre l’auto-entrepreneur pour rester en franchise de TVA, c’est-à-dire pour ne pas devoir collecter cette taxe.

Le plafond de chiffre d’affaires. Le montant maximal de chiffre d’affaires que vous pouvez réaliser pour continuer à bénéficier du statut de micro-entrepreneur.

À combien s’élève le plafond auto-entrepreneur ?

Le plafond auto-entrepreneur de chiffres d’affaires et le plafond de TVA dépendent de votre activité professionnelle.

En effet, votre activité professionnelle peut relever de deux régimes fiscaux différents : 

Les bénéfices industriels et commerciaux (BIC) qui englobent les activités d'achat et de vente, de commerce alimentaire, de logement ainsi que les prestations de services commerciales et artisanales ; 

Les bénéfices non commerciaux (BNC), à savoir les prestations de service et les professions libérales.

Pour les auto-entreprises, on parle de micro-BIC ou micro-BNC. Concrètement, une personne qui fait de l’achat-vente d’objets de décoration relèvera du régime micro-BIC quand un graphiste freelance réalisera ses activités en régime micro-BNC.

Le plafond de chiffre d’affaires

Le plafond auto-entrepreneur de chiffre d’affaires varie selon votre activité professionnelle, votre cœur de métier. 

Pour votre chiffre d'affaires 2025, les seuils sont de :

77 700€ HT pour les activités libérales et de prestations de services ;

188 700 € HT pour les activités commerciales et de logement.

Selon l’exemple précédent, pour rester sous le statut d’auto-entreprise, un graphiste devra réaliser un chiffre d’affaires annuel brut inférieur ou égal à 77 700 € quand un revendeur de biens pourra atteindre 188 700 €.

Bon à savoir

Comme le rappelle le site du Ministère de l’Intérieur, « Lors de la première année d'activité, le seuil de CA HT pris en compte pour constater un dépassement sera calculé au prorata du nombre de mois d'existence de l'entreprise. »

Par exemple, si la micro-entreprise existe depuis le 1er avril 2023, elle mène son activité jusqu’au 31 décembre 2023 sur 275 jours. On calculera ainsi le plafond auto-entrepreneur à ne pas dépasser : (188 700 € x 275) / 365 = 142 171€.

Le plafond de TVA

Le plafond auto-entrepreneur de TVA représente le montant à ne pas dépasser pour conserver la franchise de TVA. Cette franchise permet à l’auto-entreprise de ne pas facturer la TVA à ses clients. 

Le seuil de TVA est de : 

85 000 € concernant l'année civile précédente (N-1) pour les régimes micro-BIC, avec un seuil de tolérance à 93 500 € pour l'année civile en cours ;

37 500 € concernant l'année civile précédente (N-1) pour les régimes micro-BNC, avec un seuil de tolérance à 41 250 € pour l'année civile en cours.

Si vous souhaitez calculer facilement la TVA sur vos ventes, vous pouvez utiliser notre calculateur de TVA Jump.

Que faire lorsqu’on dépasse le plafond ?

Le dépassement du plafond de franchise en base de TVA ou de chiffres d’affaires entraine différentes formalités administratives : 

La déclaration de TVA pour le dépassement du seuil de TVA ; 

Le changement de régime fiscal et - possiblement - juridique pour le dépassement du chiffre d'affaires.

La déclaration de TVA

Lorsque vous dépassez le plafond de franchise en base de TVA, vous êtes obligé de collecter la TVA pour le compte de l’État. 

Vous devez dès lors demander un numéro de TVA intracommunautaire à l'administration fiscale pour faire votre déclaration. La déclaration est à effectuer par la suite sur votre compte professionnel impots.gouv.fr.

Il existe 2 régimes de TVA avec différentes modalités pour la déclaration :

Le régime simplifié, une option possible pour les micro-entrepreneurs dont le chiffre d'affaires annuel HT ne dépasse pas 840 000 € HT pour une activité commerciale et 254 000 € HT pour une activité de prestation de services, avec un montant annuel total de TVA collectée qui doit être inférieur à 15 000 €. Dans ce cas, la déclaration de TVA est à effectuer une fois par an, au plus tard le 2ᵉ jour ouvré qui suit le 1er mai N+1 (formulaire n° 3517-S modèle CA12) ou dans les 3 mois de la clôture de l'exercice comptable (formulaire n° 3517-S modèle CA12-E).

Le régime réel lorsque le régime simplifiée ne s'applique pas. Sous ce régime, la déclaration et le paiement de la TVA s'effectuent tous les mois à l'aide du formulaire n° 3310-CA3 disponible en ligne depuis votre espace professionnel sur le site officiel des impôts.

En contrepartie de l'application de la TVA sur vos ventes, vous pouvez déduire la TVA payée sur achats professionnels (ordinateur, papeterie, etc.). Cette optimisation fiscale permet de réduire le montant de vos frais professionnels. 

Par exemple :

Nadia est consultante indépendante en marketing. Celle-ci fait des achats pour le compte de son entreprise qui applique la TVA. Admettons qu’elle achète un ordinateur à 732 € TTC. Le montant de la TVA est de 146 € (taux normal de TVA à 20 %). Elle peut retirer ce montant de TVA à celui qu’elle a collecté pour le compte de l’Etat. Son ordinateur lui coûtera réellement 586 €, soit le prix hors TVA.

Changement de régime fiscal

Le dépassement du plafond de chiffre d'affaires pour un auto-entrepreneur induit un changement de régime fiscal. Pour autant, vous ne changez pas automatiquement de statut juridique.

En tant qu'auto-entrepreneur, vous appartenez à la grande famille des entrepreneurs individuels (EI). Vous bénéficiez d'un régime micro-social et micro-fiscal simplifié du fait de votre chiffre d'affaires limité.

Lorsque vous sortez du cadre du régime simplifié de la micro-entreprise, vous basculez sous le régime réel de l’entreprise individuelle.

Votre entreprise restera soumise par défaut à l’imposition sur le revenu (IR).

Si vous exercez une activité libérale : vous êtes soumis au régime fiscal de la déclaration contrôlée (BNC) ;

Si vous exercez une activité artisanale ou commerciale : vous êtes soumis au régime fiscal du bénéfice réel simplifié (BIC). Notez toutefois qu'au-delà de 254 000 € de chiffre d'affaires, vous serez soumis au régime réel normal.

Dans tous les cas, votre régime social reste celui du régime social des indépendants (SSI).

Bon à savoir

Vous pouvez décider de passer de l’IR à l’IS en faisant une demande à l’administration fiscale.

Changement de statut juridique  

Vous pouvez également décider de changer de statut juridique lorsque vous ne pouvez plus bénéficier du régime simplifié de la micro-entreprise.

Nous vous conseillons d’anticiper cette échéance pour savoir vers quelle solution se tourner. Vous pouvez notamment opter pour l'EURL, la SASU ou bien encore le portage salarial.

L’EURL 

L’EURL est une société à responsabilité limitée (SARL) avec un seul associé. Dans ce type de structure, les bénéfices sont considérés comme les revenus du gérant. De ce fait, les bénéfices de l'EURL sont imposés par défaut à l’IR. Le gérant peut toutefois demander une imposition à l'IS lorsque cela s'avère plus avantageux financièrement.

En outre, le gérant peut décider de se rémunérer avec un salaire ou uniquement en dividendes. Dans les deux cas, ses revenus seront soumis à des cotisations sociales. Si le gérant ne se rémunère pas, la cotisation minimale est d'environ 1 200 € par an en 2025. 

La SASU 

La SASU est une Société par Actions Simplifiée (SAS) avec un seul associé. Ce type de structure est soumis à l’IS. Le président peut choisir ou non de se verser un salaire ainsi que des dividendes. Si le président ne se verse pas de salaire mais uniquement des dividendes, il n’est pas soumis à des cotisations sociales. 

Pour bien comprendre les différences entre EURL et SASU, voici un tableau comparatif entre les deux statuts.

CritèreEURLSASU
ResponsabilitéLimitée aux apportsLimitée aux apports
Régime fiscal par défautImpôt sur le revenu (IR)Impôt sur les sociétés (IS)
Option fiscale possibleOption pour l’IS possibleOption pour l’IR possible sous conditions
Régime social du dirigeantTNS (Travailleur Non Salarié)Assimilé salarié
Cotisations socialesMoins élevéesPlus élevées avec protection sociale complète
DividendesSoumis en partie aux cotisations sociales (taux moyen de 45 %) si supérieurs à 10 % du capital + primes + compte courant associéNon soumis aux cotisations sociales

Dans tous les cas, ces deux régimes induisent la création d’une société. Il faudra donc : 

Rédiger des statuts ;

Publier une annonce dans un journal d’annonces légales ; 

Faire une demande d’immatriculation via le guichet unique de formalités des entreprises (site de l'INPI). 

Le portage salarial 

Vous pouvez également faire le choix du portage salarial. Le portage salarial est un régime juridique qui permet aux indépendants de réaliser des missions pour des entreprises clientes en disposant de la même protection sociale que les personnes salariées.

Ce régime à mi-chemin entre l'entrepreneuriat et le salariat prend la forme d’un contrat tripartite avec : 

un indépendant, à savoir le salarié porté ; 

une ou plusieurs entreprises clientes ; 

Le travailleur indépendant passe par une entreprise de portage salarial qui lui propose un contrat de travail en CDI ou en CDD. Le salarié porté bénéficie des mêmes avantages (protection sociale, droits au chômage…) qu'un salarié d’une entreprise. De son côté, la société de portage se charge d'effectuer toutes les démarches administratives et comptables pour le compte du salarié porté en contrepartie de frais de gestion en portage.

Le portage salarial n’implique pas la création d’une entreprise et n’est pas soumis à un seuil maximal de revenus.

Pour aller plus loin

Vous souhaitez développer votre activité professionnelle au-delà des limites imposées par le régime de la micro-entreprise ? Venez découvrir tous les avantages du portage salarial lors de l'une de nos présentations Jump en ligne.

Le guide pour aller plus loin sur les plafonds en auto-entreprise

plafonds auto-entrepreneur

Pour résumer

Lorsque vous atteignez le plafond de TVA, vous devez appliquer et collecter la TVA pour le compte de l’État. Cependant, cela ne remet pas en cause votre statut de micro-entrepreneur.

En revanche, lorsque vous atteignez le plafond de chiffres d’affaires de la micro-entreprise, vous ne pouvez plus bénéficier du régime micro-fiscal. Vous basculez automatiquement sous le régime réel.

Vous pouvez également cumuler les deux statuts : micro-entreprise et portage salarial. La partie de votre activité que vous passerez en portage salarial vous permettra de bénéficier d'une meilleure protection sociale (chômage, retraite, etc.). Les missions effectuées en micro-entreprise vous permettent de continuer à bénéficier du régime micro-fiscal et micro-social, avec des cotisations sociales moins élevées.

Si toutefois vous souhaitez obtenir une protection sociale optimale, nous vous conseillons de passer la totalité de votre activité en portage salarial.

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