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Quels sont les avantages et inconvénients d’une SAS ?

Quels sont les avantages et inconvénients d’une SAS ?

Par Audrey Roy

Audrey Roy est diplômée d'un master II en droit de l'entreprise.

Publié le 6/12/2025 - Mis à jour le 6/12/2025

La SAS s’impose comme la forme sociale la plus flexible et évolutive pour les entrepreneurs. Cette forme juridique de société permet de structurer son projet entrepreneurial avec des règles sur-mesure, accueillir plus facilement de nouveaux investisseurs et bénéficier d’une protection sociale complète. Ce choix présente également des inconvénients à ne pas négliger, notamment concernant le coût des charges sociales, l’impossibilité d’entrer en bourse ainsi que la gestion juridique et comptable plus complexe. On vous explique tout.

Les avantages d’une SAS

Une rédaction des statuts flexible

La SAS (Société par Actions Simplifiée) séduit avant tout par la souplesse qu’elle offre dans la rédaction de ses statuts. Contrairement à d’autres formes de sociétés comme la SARL ou la SA, la loi laisse plus de liberté concernant l’organisation interne de la SAS. 

Les associés disposent donc d’une liberté quasi totale pour définir les règles de fonctionnement, d’administration et de transmission des actions.

Ils peuvent par exemple : 

instaurer des modalités de prise de décision spécifiques ;

créer des catégories d’actions dotées de droits particuliers (droit de veto pour s’opposer à une décision, droit de vote double pour que sa voix compte davantage que celles des autres associés, actions de préférence avec des privilèges supplémentaires tels que des dividendes prioritaires…) ;

prévoir des clauses d’agrément, d’exclusion ou de préemption pour contrôler l’entrée et la sortie des associés.

Cette flexibilité permet d’adapter la société à la réalité de chaque projet, notamment dans le cas de startups ou d’entreprises innovantes qui souhaitent attirer des investisseurs tout en conservant le contrôle opérationnel. 

Toutefois, cette liberté implique une vigilance accrue lors de la rédaction des statuts. Toute omission ou clause mal formulée peut générer des conflits ultérieurs ou des blocages dans la gestion de la société.

Pas de capital social minimum

La SAS se distingue également par l’absence d’un capital social minimum imposé par la loi. Les associés peuvent librement fixer le montant du capital lors de la constitution de la société, ce qui rend la création d’une SAS accessible même avec des moyens financiers limités.

Il est possible de créer une SAS avec un capital d’un euro symbolique. En pratique, il est conseillé de prévoir un capital cohérent avec les besoins de l’activité pour rassurer partenaires et investisseurs. Cette absence de contrainte favorise l’entrepreneuriat, notamment pour les jeunes entreprises qui souhaitent limiter leur prise de risque initiale.

Par ailleurs, les apports peuvent être réalisés en numéraire, en nature (biens, matériels, brevets) ou en industrie (compétences, savoir-faire), offrant ainsi une grande souplesse dans la constitution du capital. Cette caractéristique distingue la SAS de la SA, qui requiert un capital minimum de 37 000 euros.

Bon à savoir

Bien qu’admis, les apports en industrie ne sont pas comptabilisés dans le capital social d’une SAS.

Une couverture sociale complète

Le président de la SAS rémunéré bénéficie d’un régime de protection sociale particulièrement avantageux sous le statut d’assimilé-salarié. Contrairement au gérant majoritaire (détient plus de la moitié des parts sociales) de SARL affilié à la Sécurité sociale des indépendants, le président de SAS rémunéré relève du régime général de la Sécurité sociale. Il profite donc d’une couverture sociale identique à celle des salariés : assurance maladie, retraite, prévoyance, allocations familiales, etc. 

Cette protection sociale complète constitue un atout majeur pour attirer des profils de dirigeants. Toutefois, il faut noter que cette couverture sociale s’accompagne de cotisations plus élevées que celles du régime des indépendants, ce qui peut représenter un coût non négligeable pour la société.

Attention

Le régime d’assimilé-salarié n’intègre pas de cotisations pour le chômage. De ce fait, un président de SAS est invité à souscrire une assurance privé pour le chômage en tant que travailleur indépendant, si ce dernier souhaite sécuriser ses revenus en cas de perte d’activité.

Le choix du régime fiscal

La SAS offre une grande liberté en matière de fiscalité pour les indépendants. Par défaut, la société est soumise à l’impôt sur les sociétés (IS), ce qui permet de bénéficier d’un taux réduit sur les premiers 42 500 euros de bénéfice (15 %), puis d’un taux normal (25 % en 2025). 

Cependant, les associés peuvent opter, sous certaines conditions (chiffre d'affaires annuel ou bilan < 10 000 000 €, moins de 50 salariés, pas cotée en bourse…) et pour une durée maximale de cinq exercices, pour l’imposition à l’impôt sur le revenu (IR). Ce choix peut s’avérer stratégique pour les jeunes entreprises en phase de démarrage, notamment si les associés souhaitent imputer les éventuelles pertes sur leur revenu global. Cette flexibilité fiscale permet d’optimiser la charge fiscale en fonction de la situation personnelle des associés et de la rentabilité de la société.

Une imposition des dividendes avantageuse

En SAS, les dividendes versés aux associés personnes physiques ne sont pas soumis aux cotisations sociales, mais uniquement à la flat tax de 30 % (prélèvement forfaitaire unique comprenant 12,8 % d’impôt sur le revenu et 17,2 % de prélèvements sociaux) ou au barème progressif de l'impôt sur le revenu.

Cette fiscalité avantageuse contraste avec celle des SARL. Les dividendes versés en SARL soumise à l’IS peuvent en effet être soumis aux cotisations sociales si le gérant est majoritaire et si la fraction détenue est supérieure à 10 % du capital social, des primes d'émission (augmentation de la valeur d’actions lors d’une augmentation de capital) et des sommes versées en compte courant (prêt consenti à la société par un associé). 

Ainsi, la distribution de dividendes en SAS se révèle souvent plus intéressante pour les associés, qui peuvent optimiser leur rémunération en arbitrant entre salaire et dividendes. Ce mécanisme favorise l’investissement et la fidélisation des actionnaires, tout en limitant la pression fiscale sur les revenus du capital.

L’accueil de nouveaux associés facilité et illimité

La SAS ne fixe aucune limite au nombre d’associés, ce qui la rend particulièrement adaptée aux projets nécessitant des levées de fonds successives ou l’entrée de nouveaux partenaires. 

Les statuts peuvent organiser librement les modalités d’entrée et de sortie des associés, prévoir des clauses d’agrément pour contrôler l’arrivée de nouveaux actionnaires, ou encore instaurer des mécanismes de sortie conjointe (drag along, tag along) pour protéger les intérêts des fondateurs et des investisseurs. 

Cette facilité d’accueil et d’évolution du capital permet à la SAS de s’adapter à la croissance de l’entreprise, à l’arrivée de business angels, de fonds d’investissement ou de salariés actionnaires. 

En comparaison, la SARL limite le nombre d’associés à 100, ce qui peut freiner le développement de certains projets.

Les inconvénients d’une SAS

Des charges sociales élevées

Le principal inconvénient de la SAS réside dans le coût élevé des charges sociales pesant sur la rémunération du président d’une SAS (minoritaire, égalitaire ou majoritaire). En effet, le taux global de cotisations sociales atteint environ 82 % du salaire net versé, contre 45 % environ pour un gérant majoritaire de SARL affilié à la Sécurité sociale des indépendants. 

Cette différence s’explique par la qualité de la protection sociale offerte, mais elle peut grever la rentabilité de la société, notamment en phase de démarrage. Pour limiter ce coût, certains dirigeants choisissent de se rémunérer principalement sous forme de dividendes, moins taxés, mais cette stratégie peut présenter des risques en cas de contrôle fiscal ou de besoin de financement personnel. De plus, un dirigeant non rémunéré qui ne paie pas de cotisations sociales à ce titre ne bénéficie pas de protection sociale.

Par ailleurs, la rémunération du président doit faire l’objet de bulletins de paie et de déclarations sociales, ce qui génère des frais administratifs et comptables supplémentaires.

L’impossibilité d’entrer en bourse

La SAS ne peut pas être cotée sur un marché réglementé, contrairement à la SA (Société Anonyme). Cette restriction limite les possibilités de financement par appel public à l’épargne et rend la SAS moins adaptée aux entreprises qui envisagent une introduction en bourse à moyen ou long terme. 

Pour accéder aux marchés financiers, il est donc nécessaire de transformer la SAS en SA, ce qui implique des coûts et des formalités supplémentaires

À noter

Cette limitation n’impacte toutefois que les projets de grande envergure, la majorité des PME et startups n’ayant pas vocation à entrer en bourse dans les premières années de leur développement.

Pas de statut de conjoint collaborateur

Contrairement à la SARL, la SAS ne permet pas au conjoint du dirigeant d’opter pour le statut de conjoint collaborateur. Ce statut, réservé aux conjoints des gérants majoritaires de SARL, permet de bénéficier d’une protection sociale et de droits à la retraite sans percevoir de rémunération. 

En SAS, le conjoint qui souhaite participer à l’activité doit être salarié, associé ou mandataire social, ce qui peut générer des coûts supplémentaires et une complexité administrative accrue. Cette absence de statut spécifique peut constituer un frein pour les couples entrepreneuriaux ou les petites entreprises familiales.

Moins adaptée aux projets familiaux

La SAS, par sa structure et sa flexibilité, répond avant tout aux besoins des entreprises en croissance, des startups et des projets nécessitant l’entrée de nombreux investisseurs. Elle se révèle moins adaptée aux projets familiaux, où la simplicité de gestion, la stabilité du capital et la transmission intergénérationnelle priment. 

La SARL, avec son encadrement légal plus strict, son nombre d’associés limité et la possibilité d’opter pour le statut de conjoint collaborateur, demeure la forme privilégiée pour les entreprises familiales. 

De plus, la rédaction des statuts de SAS peut rapidement devenir complexe et source de conflits si les associés ne disposent pas d’une expertise juridique suffisante, alors que la SARL bénéficie d’un cadre légal protecteur et éprouvé.

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