Comment faire une reconversion professionnelle sans perte de salaire ?
Vous ressentez le besoin de donner un nouveau souffle à votre carrière ou l’envie de devenir freelance ? Changer de métier sans mettre en péril sa stabilité financière, c’est le rêve de nombreux actifs en quête de sens. Bonne nouvelle : une reconversion professionnelle sans perte de salaire est possible, à condition de bien préparer son projet et de connaître les dispositifs existants. Formation rémunérée, contrat de professionnalisation, dispositif pro-A, ou encore congé de transition professionnelle… Tour d’horizon des solutions pour se réinventer sans sacrifier ses revenus.
Faire sa reconversion professionnelle sans perte de salaire
Le contrat de professionnalisation
Le contrat de professionnalisation constitue un levier clé pour réussir sa reconversion sans perte de rémunération lorsqu’on souhaite changer de métier ou devenir freelance.
Ouvert à toute personne, quel que soit son âge, ce contrat permet d’alterner les périodes pratiques en entreprise et la formation théorique en centre de formation diplômant.
En 2025, il se révèle accessible non seulement aux jeunes de 16 à 25 ans révolus, mais aussi aux demandeurs d’emploi, ainsi qu’aux bénéficiaires de minima sociaux (RSA, AAH, ASS et CUI).
La rémunération dépend de l’âge et du niveau de qualification détenu avant l’alternance.
Pour les moins de 21 ans, elle représente de 55 %du SMIC (65 % si le salarié a un bac pro ou un diplôme de même niveau).
Pour les 21 à 25 ans révolus, de 70 %du SMIC (80 % si le salarié a un bac pro ou un diplôme de même niveau).
Au-delà de 26 ans, le contrat garantit 100 % du SMIC ou 85 % du salaire conventionnel minimal si ce dernier est plus favorable.
Les droits sociaux (maladie, retraite, congés payés) restent intégralement préservés. De plus, si le montant perçu s’avère inférieur à l’ARE, France Travail le complète pour éviter toute baisse de revenu.
Le passage en entreprise constitue du temps de travail effectif, alimentant ainsi continûment les droits au chômage.
Bon à savoir :
Les entreprises peuvent bénéficier d’une prise en charge des coûts des contrats de professionnalisation par les opérateurs de compétences (OPCO).
Les taux de réussite confirment son efficacité : plus de 60 % des alternants sont recrutés dès la fin du contrat, et la démarche accroît aussi l’adaptabilité des entreprises aux mutations sectorielles.
L’alternance avec le dispositif Pro-A
Le dispositif Pro-A s’adresse principalement aux salariés en CDI avec une qualification inférieure au Bac +3 et dont la qualification actuelle ne correspond plus aux besoins du marché ou qui veulent éviter l’obsolescence de leurs compétences.
Pro-A favorise l’alternance en entreprise et en centre de formation certifiant, tout en maintenant intégralement la rémunération et le contrat de travail du salarié. Entre 15 et 25 % du temps de la formation Pro-A est passée en organisme extérieur, le reste se déroule sur le poste de travail.
Attention :
Le salaire n’est pas maintenu lorsque la formation se déroule en dehors du temps de travail.
Le financement est assuré par les OPCO, avec près de 200 millions d’euros affectés chaque année.
Le salarié ne subit ainsi aucune baisse de salaire, et la formation débouche sur l’acquisition d’une certification professionnelle. À savoir :
un diplôme ou un titre professionnel ;
un certificat de qualification professionnelle (CQP) ;
une qualification reconnue dans les classifications d'une convention collective nationale de branche ;
une validation des acquis par l’expérience (VAE).
On recense ces dernières années une hausse du recours à la Pro-A, en particulier dans les grandes entreprises, mais aussi chez les professionnels en seconde partie de carrière souhaitant évoluer ou éviter un licenciement pour inaptitude.
La reconversion devient possible même pour des métiers en voie de disparition grâce à l’accompagnement sur-mesure. Cet engagement favorise la mobilité interne et accélère la construction de parcours de carrière plus diversifiés tout en minimisant les risques financiers.
Le projet de transition professionnelle
Le Projet de Transition Professionnelle (PTP), qui a pris le relais du congé individuel de formation (CIF), est l’outil central pour engager une reconversion certifiante sur son temps de travail sans rupture de ressources.
Il permet à un salarié de prendre un congé pour effectuer une formation.
Le salarié doit justifier d’une ancienneté de 24 mois, dont au moins 12 mois dans l’entreprise actuelle.
Après validation de la commission paritaire interprofessionnelle régionale, il bénéficie d’un maintien de salaire sur la base de la moyenne des salaires perçus au cours des 12 derniers mois.
Pour un salaire inférieur à deux fois le SMIC, la rémunération est fixée à 100 % du net antérieur.
Pour les salaires supérieurs, une dégressivité 90 % du salaire pour un congé inférieur à un an et 60 % pour les congés d’une durée supérieure (toutefois, le salaire est toujours maintenu à hauteur de 90 % la première année du congé).
En complément, le salarié conserve ses droits à retraite, aux congés, et à la formation continue, avec la possibilité de réintégrer son poste à l’issue si la reconversion n’aboutit pas.
Les taux de réussite varient selon les secteurs, avec en moyenne 60 % d’insertion professionnelle à six mois.
Le dispositif démissionnaire
Depuis le 1er novembre 2019, ce dispositif innovant permet de quitter son emploi sous condition de projet de reconversion validé, sans perdre le bénéfice de l’assurance chômage.
Il s’adresse aux salariés justifiant d’au moins 1 300 jours travaillés au cours des 5 dernières années.
Avant de démissionner, le salarié doit demander un conseil en évolution professionnelle auprès de l’APEC, des CAP Emploi ou des opérateurs de France Compétences.
Après avoir fait valider le caractère « réel et sérieux » du projet par une commission paritaire interprofessionnelle régionale (Transition Pro), le salarié démissionnaire peut percevoir l’ARE, tout en étant libre de :
Elle séduit principalement des salariés jeunes ou hautement qualifiés, souvent porteurs de projets entrepreneuriaux ou dans le cadre d’un changement radical de métier.
Si la démarche est parfois longue (parcours CEP, constitution du dossier, validation du projet), elle sécurise la transition en limitant drastiquement les risques de rupture de ressources.
Les formations rémunérées pour une reconversion professionnelle sans perte de salaire
Zoom sur le CPF
Le Compte Personnel de Formation (CPF) permet à tous les actifs de plus de 16 ans de capitaliser automatiquement pour des droits de formation.
Bon à savoir :
Les freelances et les salariés portés bénéficient aussi du CPF.
Lisez notre livre blanc sur le portage salarial pour découvrir les avantages de ce statut hybride entre salarié et freelancing.
Chaque année, il permet d’obtenir :
jusqu’à 500 € dans la limite du plafond de 5 000 € ;
jusqu’à 800 € dans la limite du plafond de 8 000 € pour les actifs “peu qualifiés” ou ceux reconnus travailleurs handicapés.
Il finance un large éventail de formations qualifiantes (diplôme, acquisition du socle de connaissances, VAE, bilan de compétences, création d’entreprise, etc.) et peut être mobilisé en complément du PTP.
Utilisé sur le temps de travail, ce crédit assure le maintien du salaire, pour peu que l’accord de l’employeur soit obtenu. En dehors du temps de travail, il n’ouvre pas droit à rémunération sauf si vous pouvez bénéficiez d’allocations de la part de France Travail ou du PTP.
En 2024, le CPF a permis de financer 47 000 parcours de reconversion de salariés, avec une augmentation notable pour :
les métiers émergents ;
le numérique ;
le secteur sanitaire et social.
L’employeur peut, depuis 2023, abonder le CPF sur demande du salarié ou proposer un cofinancement dans le cadre de la GEPP (gestion des emplois et des parcours professionnels), ce qui optimise la rentabilité du dispositif pour les reconversions stratégiques.
Les formations de France Travail
France Travail offre des formations gratuites et rémunérées, accessibles aux salariés en transition ou aux demandeurs d’emploi.
Par exemple, la préparation à l’emploi collective (POEC) est ouverte à tous les demandeurs d’emploi inscrits à France Travail. Elle permet de suivre une formation aux compétences attendues par des entreprises dans des secteurs qui recrutent (par exemple, conducteur de transport).
Le demandeur d’emploi perçoit soit :
des allocations chômage ;
la rémunération formation de France Travail.
Les formations via l’organisme Greta
Les GRETA regroupent plus de 200 structures publiques pilotées par l’Éducation nationale. Elles proposent des centaines de parcours diplômants ou professionnalisants (CAP, BTS, titres pros).
Les salariés ou demandeurs d’emploi conservent leur rémunération via :
l’OPCO ;
le CPF ;
le PTP ;
l’ARE.
Au-delà de la formation, les GRETA accompagnent la VAE pour favoriser l'accès à un titre reconnu rapidement.
Chaque année, près de 200 000 adultes suivent une formation Greta, en particulier dans l’industrie, le tertiaire, le social et les métiers du développement durable.
Les formations via l'AFPA
L’AFPA forme plus de 120 000 personnes par an, avec un fort accent sur la reconversion vers les métiers porteurs, souvent en tension :
numérique ;
énergie ;
bâtiment ;
services à la personne.
La rémunération pendant la formation dépend de la situation de la personne en reconversion. Par exemple :
rémunération formation maintenue sous le PTP ;
versement d’un salaire lors d’un contrat de professionnalisation ;
ARE pour les demandeurs d’emploi indemnisés ;
régime de rémunération des stagiaires en formation professionnelle pour les demandeurs d’emploi non indemnisés.
L’AFPA propose en outre un accompagnement spécifique logement et insertion dans l’emploi à la sortie, tout en mutualisant les ressources pédagogiques pour les publics en reconversion.
Et après, quel statut juridique pour sa reconversion ?
Salarié ou indépendant
Après la reconversion, le choix du statut est décisif.
Le maintien ou le retour au salariat assure une stabilité et une couverture sociale optimale (maladie, retraite, accident du travail, chômage potentiel).
À l’inverse, l’indépendant bénéficie d’une autonomie de gestion, de revenus potentiellement plus élevés et d’obligations administratives allégées, mais il doit anticiper la variabilité de l’activité et il bénéficie de droits sociaux plus limités (notamment en micro-entreprise).
À noter :
Le statut juridique de la SASU permet toutefois de se rapprocher du régime de protection sociale des salariés puisque le président de la SASU est considéré comme un assimilé salarié. Il profite alors d’une protection sociale semblable à un salarié cadre, sauf en ce qui concerne le chômage pour lequel il ne cotise pas. En contrepartie, ses cotisations sociales sont élevées (environ 80 % du salaire net).
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Portage salarial ou coopérative d’activité et d’emploi : le meilleur des deux mondes
Ces formules hybrides connaissent un essor considérable : elles concilient la sécurité du salariat et la liberté de l’entrepreneuriat.
Le portage salarial permet de facturer ses missions en conservant une couverture sociale complète (maladie, retraite, ARE, prévoyance), moyennant des frais de gestion compris entre 5 et 15 % du chiffre d’affaires réalisé. On l’utilise surtout en consulting, formation et IT.
La coopérative d’activité et d’emploi (CAE), quant à elle, accueille des activités plus larges, artisanales ou créatives. Elle mutualise la gestion administrative (comptabilité, paie, assurance), en facturant un coût de mutualisation autour de 5 à 15 %.
Bon à savoir :
Jump Portage (portage salarial et CAE) remplace les frais de gestion par un abonnement fixe mensuel (99 € HT). Ce qui en fait la société de portage la moins chère du marché. Alliez une totale indépendance et une protection complète en devenant salarié porté.
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