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Comment se reconvertir ?

Comment se reconvertir ?

Par Marion Gobourg

Marion Gobourg est diplômée d'un Master II en droit des affaires et fiscalité.

Publié le 11/18/2025 - Mis à jour le 11/19/2025

Dans un contexte économique et sociétal en profonde mutation, la reconversion professionnelle s’impose comme une démarche structurée et accessible à tous ceux qui souhaitent redonner du sens à leur carrière ou relever de nouveaux défis. Réussir sa transition implique d’abord de réaliser un bilan personnel et de compétences afin d’identifier ses aspirations, ses savoir-faire et ses perspectives. L’analyse du marché de l’emploi, appuyée par des études sectorielles récentes, permet ensuite de cibler les métiers en tension et les débouchés les plus porteurs. Ce parcours soulève la question du statut : rester salarié garantit sécurité et accompagnement, tandis que devenir freelance séduit par sa liberté et son potentiel de rémunération. Le portage salarial, en plein essor, offre une solution hybride alliant sécurité sociale et autonomie. Découvrez comment se reconvertir, les différentes étapes et les financements possibles.

Quelles sont les étapes pour se reconvertir ?

Réaliser un bilan personnel et un bilan de compétences

La première étape d’une reconversion consiste à effectuer un bilan personnel, puis un bilan de compétences.

Le bilan personnel permet à chacun de faire le point sur :

ses motivations profondes ;

ses aspirations ;

ses valeurs ;

ses sources d’insatisfaction dans son emploi actuel.

Il clarifie le sens à donner à sa prochaine orientation. 

En France, 39 % des actifs qui se reconvertissent recherchent avant tout du sens dans leur travail, 33 % une meilleure rémunération et 18 % un équilibre vie pro/perso.

Ce bilan personnel amène ensuite à un bilan de compétences, qui offre un cadre structuré pour inventorier ses :

acquis ;

compétences professionnelles et extra-professionnelles ;

aptitudes et savoir-être.

Il est réalisé en vue d'établir un projet réaliste et adapté à son profil.

En 2025, le bilan de compétences reste encadré par une méthodologie en trois phases fixées par la loi :

une phase préliminaire (étude des besoins et contextes) ;

une phase d’investigation (identifier compétences, motivations et éventuelles pistes de métiers) ;

une phase de conclusion (élaboration d’un plan d’action concret, restitution).

La montée en puissance du numérique et des outils RH donne accès à des plateformes certifiées, comme France Travail ou Chance, facilitant l’accompagnement à distance. 

Côté financement, le Compte Personnel de Formation (CPF) reste le principal levier, avec une nouveauté : depuis 2025, une contribution personnelle indexée à 102,23 € s’applique, rendant la démarche accessible mais payante. 

Les coûts varient selon la formule retenue. À titre d’exemple, un bilan complet oscille entre 1 800 € et 2 400 € dans des organismes certifiés Qualiopi. 

Pour 92,4 % des bénéficiaires, ce dispositif est pris en charge via le CPF.

Bon à savoir :

Vous pouvez également prendre rendez-vous avec un conseiller en évolution professionnelle (CEP). C’est gratuit. Il vous aide à analyser votre situation et à trouver les dispositifs correspondant à vos attentes.

Analyser le marché de l’emploi : l’offre et la demande

La reconversion doit s’appuyer sur une analyse fine du marché de l’emploi.

En 2025, le marché français ne traverse pas une crise, mais une recomposition structurelle. Alors que le taux de chômage demeure stable et que les défaillances d’entreprises s’apaisent, les secteurs d’avenir réajustent leur attractivité :

le nombre de CDI augmente ;

les emplois vacants diminuent ;

les entreprises privilégient désormais les compétences clés et la personnalisation RH.

France Travail, la Dares et le BMO (Besoins en Main-d’Œuvre) mettent à disposition des enquêtes sectorielles permettant :

d’identifier les métiers en tension ;

de suivre les offres et les intentions d’embauche.

En 2025, la santé, le numérique, les métiers de services à la personne et l’industrie technologique concentrent plus de 40 % des recrutements. 

Les transitions démographiques et technologiques imposent une veille active sur l’évolution des métiers : cartographies des compétences, anticipation des besoins, analyse des écarts et formation sont des leviers essentiels pour garantir une reconversion réussie.

Choisir de rester salarié ou passer en indépendant

La question du statut professionnel constitue un pivot du parcours de reconversion. Les personnes qui hésitent entre salariat et indépendance doivent comparer les avantages et inconvénients de chaque statut, sans omettre le portage salarial, modèle hybride qui s’est largement diffusé en France ces dernières années.

Les avantages et inconvénients du salariat

Opter pour le statut de salarié offre plusieurs garanties :

une protection sociale étendue (retraite, mutuelle, assurance chômage) ;

une stabilité contractuelle ;

l’accès à la formation via le plan entreprise ou le CPF ;

une gestion administrative déléguée.

Le salarié bénéficie aussi d’un droit à la sécurité et à l’accompagnement RH.

Cependant, le salariat implique :

une hiérarchie ;

des horaires fixes ;

moins d’autonomie dans le choix des missions ;

une rémunération indexée à la grille de l’entreprise.

Les perspectives d’évolution dépendent du secteur et du contexte interne.

Les avantages et inconvénients d’être indépendant

Le freelancing comporte également des avantages et inconvénients.

L’indépendance attire pour :

sa liberté ;

la variété des projets ;

la maîtrise de l’organisation ;

le potentiel de gains élevés sur certains métiers. 

Au sein des professions du numérique et du conseil, il n’est pas rare de dépasser 2 500 € net/mois en micro-entreprise.

Cependant, le freelance gère seul :

la facturation ;

la prospection ;

l’administratif.

De plus, sa protection sociale demeure plus fragile (assurance chômage temporaire ou ATI, régime de retraite spécifique…). 

Le stress de l’irrégularité et le poids de la gestion peuvent être des freins majeurs.

Comparez les statuts 👇

Le portage salarial : un système hybride

Le portage salarial combine les avantages du salariat (sécurité sociale, assurance chômage, facilités administratives) et ceux de l’indépendance (autonomie, choix des clients, organisation libre).

Ce système tripartite fonctionne avec :

un salarié porté ;

un client.

Les frais de gestion (souvent 5 à 15 % du CA) et une forte part de cotisations sociales réduisent le salaire net, mais le portage permet un accès au CPF et une délégation totale de l’administratif tout en offrant la liberté des missions.

En savoir plus sur le portage salarial 👇

Ayez l’esprit tranquille avec Jump Portage

Jump Portage n’a pas de frais de gestion proportionnels à votre chiffre d’affaires. Ce système peut très vite alourdir vos charges de freelance. Nous avons opté pour un abonnement fixe : 99 € HT par mois. Par ailleurs, nous proposons de nombreux outils pour optimiser votre rémunération de salarié porté (lissage du salaire, remboursement des frais pro, titres-restaurant, chèques culture, PEE, etc.). 

Vous ne remplissez pas les conditions de qualification ou d’expérience pour choisir le portage salarial ? Ce n’est pas grave. Jump vous propose une coopérative d’activités et d’emploi. Elle suit le même fonctionnement que le portage salarial.

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Comment financer une reconversion professionnelle en 2025 ?

Le compte personnel de formation (CPF)

Le CPF demeure l’outil phare pour financer sa reconversion en France.

Tous les actifs disposent d’un compte alimenté automatiquement chaque année et utilisable sans l’accord de l’employeur pour financer des formations éligibles :

bilan de compétences ;

VAE ;

certifications.

En 2025, une participation personnelle de 102,23 € s’applique pour tout projet financé par le CPF, montant révisé chaque année. 

Le solde CPF reste acquis même en cas de changement de statut ou de période de chômage, ce qui facilite la transition professionnelle.

Le projet de transition professionnelle (PTP)

Le dispositif PTP permet à un salarié en CDI, CDD ou intérim de demander un congé pour suivre une formation certifiante afin de changer de métier. 

Le PTP offre une prise en charge du coût de la formation et du salaire, sous réserve d’un dossier validé par Transitions Pro. 

Le dispositif démissionnaire

Depuis la réforme de 2019, il est possible de démissionner pour reconversion tout en touchant l’allocation chômage, sous réserve d’un projet validé par une commission paritaire.

Le dispositif démissionnaire s’applique aux salariés :

en CDI avec au moins cinq ans d’activité continue ;

ayant un projet professionnel solide et une formation validée, ou en création/reprise d’entreprise.

Les transitions collectives (TransCo)

TransCo est un nouveau mécanisme collectif initié par l’État et France Travail pour accompagner les salariés dont le métier est menacé vers des métiers d’avenir dans leur bassin d’emploi.

Le dispositif prévoit :

un accompagnement renforcé ;

le financement du parcours ;

une sécurisation du statut social pendant toute la durée de la transition.

Attention :

C’est l’employeur qui peut proposer ce dispositif.

La VAE

La Validation des Acquis de l’Expérience (VAE) permet de transformer une expérience professionnelle (ou associative) en diplôme ou titre certifié, sans passer par la formation initiale.

En 2025, le processus s’est modernisé :

accès via France VAE ;

accompagnement renforcé ;

frais partiellement pris en charge par le CPF ou les OPCO sectoriels.

Le certificat CléA

Le certificat CléA valorise les compétences fondamentales transversales (maîtrise du numérique, expression écrite, logique…) utiles pour sécuriser un parcours et ouvrir des débouchés professionnels dans :

l’industrie ;

la logistique ;

le BTP ;

les services.

Il est possible de financer la préparation et le passage du certificat via le CPF ou l’employeur, tout en renforçant la crédibilité sur le marché.

FAQ

Quels sont les métiers les plus demandés en 2025 ?

Les métiers qui recrutent le plus en 2025 se concentrent dans le numérique (développeur, data analyst, cyber sécurité), les soins et l’aide à la personne (aide-soignant, infirmier, auxiliaire de vie), l’éducation, le commerce (chef de rayon, manager de vente), la logistique, le BTP, et les services liés à la transition énergétique. Près de 2,43 millions d’embauches sont prévues sur l’année, selon France Travail, avec une forte demande pour les compétences techniques et transversales.

Quel est le meilleur âge pour se reconvertir professionnellement ?

Aucune limite d’âge n’existe pour réussir sa reconversion, même si les études montrent que la tranche 35-50 ans reste la plus concernée : expérience solide, maturité professionnelle et capacité à rebondir facilitent la démarche. Les dispositifs de financement et d’accompagnement n’imposent pas de seuil d’âge et s’adaptent même aux seniors (plus de 25 % des bénéficiaires des bilans de compétences ont plus de 50 ans).

Comment savoir quel métier est fait pour moi ?

Pour identifier le métier adapté à son profil, il faut croiser bilan de compétences, tests d’intérêts professionnels (disponibles sur France Travail ou l’Apec), enquêtes métiers et immersions terrain. Les outils digitaux proposent des simulations interactives, et les plateformes spécialisées comme Chance ou JeChangeDeMétier facilitent la découverte de secteurs porteurs et de passerelles vers des métiers d’avenir.

Quel est le meilleur statut juridique pour se reconvertir ?

Le statut choisi doit correspondre au projet et au mode de vie : 

  • le salariat pour la sécurité et l’accompagnement ; 
  • la micro-entreprise pour la souplesse et la simplification des démarches ; 
  • la SASU/EURL pour développer un projet entrepreneurial ambitieux ; 
  • le portage salarial pour bénéficier d’un accompagnement tout en conservant l’autonomie des indépendants.
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