Auto-entrepreneur
Quel est le Revenu Maximum en Micro-Entreprise cette Année ?

Quel est le Revenu Maximum en Micro-Entreprise cette Année ?

Par Emma Proust

Emma Proust est diplômée d'un Master II en droit de la propriété intellectuelle et management.

Publié le 5/28/2025 - Mis à jour le 5/28/2025

Un auto-entrepreneur (ou micro-entrepreneur) doit distinguer chiffre d’affaires (CA) et revenu net. Le chiffre d’affaires correspond au total des ventes ou prestations facturées sur l’année (hors taxes), tandis que le revenu net est le gain réel dont il dispose après paiement des charges (cotisations sociales, impôts, etc.) et déduction d’éventuels frais professionnels. Le régime micro-entreprise plafonne strictement le CA annuel autorisé et donc le revenu potentiel max. Au-delà de ce plafond, le statut est automatiquement perdu. On vous aide à faire le point.

Revenu maximum d’un auto-entrepreneur en 2025

Plafonds de chiffre d’affaires en 2025 par type d’activité

En 2025, les seuils de chiffre d’affaires annuel hors taxes à ne pas dépasser en micro-entreprise, sont les suivants :​

Vente de marchandises, restauration, ou hébergement (micro-BIC commerce) : 188 700 €

Prestations de services commerciales ou artisanales (micro-BIC services) : 77 700 €

Prestations de services libérales (micro-BNC) : 77 700 € (même plafond que les services BIC)​

NB : Locations de meublés de tourisme non classés : plafond spécifique très bas de 15 000 €

En cas d’activité mixte (vente et service), il faut respecter les deux plafonds : le CA total ne peut excéder 188 700 €, et la partie services ne doit pas dépasser 77 700 €​. Ces seuils sont calculés par année civile et s’apprécient sur le CA de l’année précédente (N-1) ou antérieure (N-2). Un léger dépassement sur une seule année n’entraîne pas immédiatement la sortie du régime, mais deux années consécutives au-dessus des plafonds font basculer l’entreprise vers le régime réel classique​.

Attention

Les montants ci-dessus représentent le CA brut facturé. L’auto-entrepreneur ne gagne pas cette somme en totalité. Il doit encore s’acquitter de cotisations sociales obligatoires, et éventuellement d’impôts, ce qui réduit son revenu disponible. Le régime micro n’autorise pas par ailleurs la déduction des dépenses professionnelles du CA – celles-ci restent à sa charge. Ainsi, même en atteignant le CA maximum, le bénéfice réel d’un auto-entrepreneur sera sensiblement inférieur à ce plafond.

Estimer son revenu net en tant qu’auto-entrepreneur

Le revenu net d’un auto-entrepreneur correspond à son CA diminué des cotisations sociales obligatoires, de l’impôt sur le revenu (s’il a opté pour le prélèvement libératoire en micro-entreprise ou une fois l’impôt acquitté selon le barème), et des frais professionnels éventuels qu’il doit payer. 

En micro-entreprise, le freelance doit s’acquitter du paiement de charges sociales, calculées forfaitairement en pourcentage du CA, selon la nature de l’activité. Ci-dessous, voici les taux de cotisations sociales (Urssaf) applicables en 2025 :

Secteur d’activitéTaux de cotisations sociales
Vente de marchandises, restauration (BIC commerce)
  • 12,3 %
Prestations de services commerciales ou artisanales (BIC)
  • 21,2 %
Prestations de services libérales : régime général (BNC URSSAF)
  • 24,6 %
Professions libérales réglementées : CIPAV (BNC)
  • 23,2 %

À noter

Les taux ci-dessus incluent l’ensemble des cotisations sociales (maladie, retraite de base et complémentaire, CSG-CRDS, etc.). À compter de 2024, les activités libérales ont connu une hausse progressive de cotisations (passage de 21,1 % à 26,1% à partir du 1er janvier 2026) afin de financer une retraite complémentaire obligatoire​. Les activités commerciales et artisanales (BIC) ne sont pas concernées par cette augmentation et conservent les taux plus bas indiqués.

En plus des cotisations sociales, l’auto-entrepreneur peut être soumis à l’impôt sur le revenu. Deux options fiscales existent :

Régime micro-fiscal classique : L’URSSAF prélève seulement les cotisations sociales sur le CA. L’impôt sur le revenu, lui, sera calculé plus tard selon le barème progressif, sur une base forfaitaire déterminée après un abattement fiscal. En micro-entreprise, l’administration applique un abattement fixe pour frais professionnels de 71 % du CA pour les activités de vente, 50 % pour les prestations de services BIC, et 34 % pour les activités libérales BNC​
(avec un minimum de 305 € d’abattement). Autrement dit, le fisc considère que le bénéfice imposable = CA – abattement (par ex. 50 % du CA pour un artisan), sur lequel le taux d’imposition du foyer fiscal s’applique. L’entrepreneur paye cet impôt via le prélèvement à la source comme n’importe quel contribuable​.

Versement fiscal libératoire : Il s’agit d’une option (sur demande, sous conditions de revenu) pour payer l’impôt au fil de l’eau, en même temps que les cotisations, sous forme d’un pourcentage additionnel du CA. Les taux du prélèvement libératoire sont fixés à 1 % du CA pour les activités de vente, 1,7 % pour les prestations de services commerciales ou artisanales, et 2,2 % pour les prestations de services libérales​. Si l’auto-entrepreneur opte pour cette solution, il règle donc à l’Urssaf chaque mois ou chaque trimestre (selon l’option choisie), cotisations sociales + impôt. L’abattement fiscal mentionné ci-dessus ne s’applique alors pas, puisque le fisc considère l’impôt comme déjà acquitté. Le versement libératoire simplifie les démarches, mais n’est avantageux que si le taux forfaitaire aboutit à un impôt inférieur à celui du barème standard.

Exemple de calcul de revenu net : Prenons un consultant indépendant (activité libérale, BNC régime général) ayant réalisé 40 000 € de CA annuel en 2025. Supposons qu’il ait opté pour le versement libératoire et qu’il a environ 5 000 € de frais professionnels (achats de matériel, déplacements) à sa charge sur l’année.

Le calcul serait le suivant : 

Chiffre d’affaires brut : 40 000 €

Cotisations sociales (URSSAF) : 24,6 % de 40 000 € = 9 840 €​

Impôt sur le revenu libératoire : 2,2 % de 40 000 € = 880 €​

Frais professionnels (non déductibles du CA, mais à payer par l’entrepreneur) : 5 000 €

Après paiement des cotisations et de l’impôt libératoire, il reste à l’auto-entrepreneur 29 280 €. En retirant les 5 000 € de frais supportés, le revenu net final s’établit à environ 24 280 € sur l’année, soit environ 2 023 € par mois. 

S’il n’avait pas opté pour le versement libératoire, il aurait versé seulement les cotisations sociales (9 840 €) durant l’année, puis payé l’impôt plus tard sur un bénéfice imposable d’environ 26 400 € (après 34 % d’abattement BNC)​, soit un impôt d’un montant comparable (selon sa tranche d’imposition). 

On voit qu’avec 40 000 € de CA, ce professionnel retire in fine autour de 24 000 € annuels de revenu disponible après charges.

À noter

L’auto-entrepreneur doit aussi régler certaines taxes annuelles comme la cotisation foncière des entreprises (CFE, due à partir de la 2ᵉ année en cas de CA non nul) et éventuellement la taxe pour frais de chambre consulaire (pour les artisans et commerçants). Ces montants, variables selon la localité et la nature d’activité, viennent encore diminuer le gain net. En revanche, le micro-entrepreneur bénéficiera d’une couverture sociale de base grâce aux cotisations versées (assurance maladie, retraites de base et complémentaire, etc.), proportionnelle à son revenu. S’il a peu de CA, il peut même choisir de cotiser volontairement sur une base minimale afin de valider des trimestres de retraite ou d’améliorer sa protection sociale​.

Solutions pour augmenter ses revenus sans dépasser les plafonds légaux

Lorsque l’auto-entrepreneur atteint les plafonds de CA du régime micro, son activité est en plein essor  mais il risque alors de sortir du régime et de perdre les avantages de la micro-entreprise (simplification, charges forfaitaires, franchise de TVA…). Pour augmenter ses revenus sans franchir les limites, deux solutions sont couramment évoquées : les frais de débours et le cumul avec du portage salarial. 

Les frais de débours : déduire certains achats refacturés au client

Les frais de débours constituent un moyen légal pour un auto-entrepreneur de ne pas inclure certains frais dans son CA imposable. Le principe est de payer des dépenses au nom et pour le compte du client, puis de se faire rembourser à l’euro près par ce dernier. 

Concrètement, l’auto-entrepreneur établit deux factures : l’une pour ses prestations, l’autre pour les remboursements de dépenses engagées pour le client. Seule la facture des prestations est comptabilisée dans son chiffre d’affaires​. 

Par exemple, un électricien en micro-entreprise peut acheter du matériel au nom de son client (la facture du fournisseur est établie au nom du client final) et avancer le paiement. Il facturera ensuite au client le remboursement exact de ce matériel (pièce justificative à l’appui), en plus de sa main d’œuvre. Ce remboursement, assimilé à un débours, n’est pas inclus dans le CA de l’auto-entrepreneur​.

Les sommes remboursées en débours échappent aux cotisations sociales et à la fiscalité micro, puisque ce ne sont pas des revenus pour l’entrepreneur (il ne fait qu’avancer les fonds)​. Cela permet donc de réduire le CA déclaré et les charges correspondantes. De plus, le client bénéficie de la facture à son nom : il peut faire valoir la garantie ou le SAV directement auprès du fournisseur, et récupérer la TVA éventuelle payée sur ces achats​. Les débours offrent ainsi un gagnant-gagnant : l’auto-entrepreneur allège son CA, le client sait qu’il paye le juste prix du matériel sans marge ajoutée.

Les frais de débours doivent être utilisés correctement et de manière justifiable, sinon ils pourraient être requalifiés en CA imposable. Il est impératif que les achats concernés soient effectués au nom du client (facture du fournisseur libellée au nom du client, pas au nom de l’auto-entrepreneur). L’entrepreneur ne doit aucunement majorer ces montants (pas de “commission” cachée)​. Il tient un rôle de simple intermédiaire financeur. Sur sa facture au client, il mentionne distinctement les débours remboursables et joint les justificatifs​. 

Enfin, tous les types de dépenses ne s’y prêtent pas : ce sont surtout des achats ponctuels nécessaires à la réalisation de la mission du client (matériel, frais de déplacement, sous-traitance spécifique…). Les dépenses liées au fonctionnement courant de l’activité de l’auto-entrepreneur (ex : achat d’un ordinateur personnel, carburant pour ses déplacements habituels) ne peuvent pas devenir des débours – elles restent à sa charge et font partie de son CA s’il les refacture.

Le cumul micro-entreprise et portage salarial : un revenu complémentaire

Le portage salarial est un dispositif permettant à un travailleur indépendant de devenir salarié d’une société de portage tout en continuant à réaliser des missions de façon autonome. Concrètement, une entreprise de portage signe un contrat de travail avec le consultant, facture ses prestations aux clients, puis lui reverse un salaire (moins des frais de gestion et cotisations). Il est tout à fait possible pour un auto-entrepreneur de cumuler son statut micro-entrepreneur avec du portage salarial en parallèle​. Ce cumul offre une intéressante marge de manœuvre pour augmenter ses revenus sans toucher à son CA micro-entreprise.

Pourquoi est-ce intéressant de cumuler avec le portage ? Et bien parce qu’un salarié porté n’a pas de plafond de chiffre d’affaires, il peut facturer des missions sans limite via la société de portage​. Ainsi, un auto-entrepreneur qui se rapproche de son plafond micro peut choisir d’effectuer certaines missions via le portage plutôt que sous son statut auto-entrepreneur. 

Par ailleurs, le portage permet la prise en charge de certains frais professionnels habituellement non déductibles en micro-entreprise : la société de portage peut rembourser des frais de déplacement, de matériel, de repas, etc., sans les imposer ni les soumettre à cotisations, ce qui augmente le net perçu​. 

Bon à savoir

Curieux d’en savoir plus ? Participez à l’un de nos rendez-vous de groupe pour poser vos questions et découvrir si le portage est fait pour vous.

FAQ

Peut-on dégager un revenu suffisant pour en vivre à 100 % en étant auto-entrepreneur ?

La réponse est nuancée et dépend beaucoup du profil de l’activité (secteur, volume de CA, marge) et de la situation de l’entrepreneur. Il est tout à fait possible de vivre exclusivement de sa micro-entreprise si celle-ci génère un chiffre d’affaires suffisant et que l’activité est exercée à plein temps. De nombreux indépendants y parviennent, surtout dans des secteurs à plus forte valeur ajoutée. Il convient d’établir un prévisionnel réaliste lors du lancement en micro-entreprise, pour estimer si le CA envisageable couvrira vos dépenses personnelles.

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