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Choisir entre SASU et SAS : Le Guide

Choisir entre SASU et SAS : Le Guide

Par Audrey Roy

Audrey Roy est diplômée d'un master II en droit de l'entreprise.

Publié le 1/9/2025 - Mis à jour le 10/30/2025

Au moment de créer une entreprise, le choix de la forme juridique est une étape décisive. La SAS (Société par Actions Simplifiée) et la SASU (Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle) figurent parmi les options les plus appréciées. Ces deux structures offrent en effet une réelle flexibilité et s'adaptent à divers types de projets, qu’il s’agisse de démarrer seul ou à plusieurs.

Bien que proches dans leur fonctionnement, la SAS et la SASU diffèrent sur certains aspects essentiels, comme le nombre d’associés ou les modalités de prise de décision.

SASU et SAS : points communs et différences

Quels sont les points communs entre une SAS et une SASU ?

Tout d’abord, les démarches administratives pour créer une SAS et une SASU sont semblables. Elles nécessitent toutes deux la rédaction de statuts.

De plus, les associés bénéficient d'une responsabilité limitée aux apports. Cela signifie que les actionnaires (dans la SAS) ou l'associé unique (dans la SASU) ne peuvent perdre plus que le montant de leur apport en cas de difficultés financières de leur société (sauf faute de gestion).

Voici un tableau résumant leurs principaux points communs :

CritèresPoints communs entre SAS et SASUExplications
NatureSociétés de capitauxPar opposition à une société de personnes qui met l’accent sur la coopération étroite entre les associés
CréationÉtapes et formalités de création identiques
  • Rédaction des statuts
  • Dépôt du capital social (minimum 1€)
  • Publication de l’avis de création dans un journal d’annonces légales
  • Formalités de création sur le guichet unique des entreprises
Régime de responsabilitéResponsabilité des associés limitée au montant de leurs apportsPatrimoine personnel des associés insaisissable par les créanciers de la société
Fonctionnement
  • Obligation de nommer un président
  • Rédaction des statuts relativement souple pour une gouvernance sur-mesure
  • Président associé ou tierce personne
  • Possibilité d’insérer les clauses de votre choix dans les statuts
Régime fiscalImpôts sur les sociétés (IS)Par défaut à l’IS, option pour l’IR pour une durée maximale de 5 ans.

En résumé

Que vous choisissiez une SAS ou une SASU, vous bénéficiez d’une structure flexible avec un régime de responsabilité limité.

Quelles sont les différences entre une SAS et une SASU ?

Bien que les deux structures partagent des points communs, elles présentent des différences significatives.

En effet, l'une des principales différences entre une SAS et une SASU réside dans le nombre d'associés. Une SAS nécessite au minimum deux associés, ce qui implique un partage des décisions et des responsabilités. La SASU est réservée à un seul associé, qui prend seul les décisions.

CritèreSASSASU
Nombre d’associés minimum2 associés minimum (pas de nombre d’associés maximum)1 associé unique
Prise de décisionObligatoirement en assemblée générale pour certaines décisions (ex. : modification du capital social, dissolution de la société, répartition annuelle des bénéfices)Décisions prises unilatéralement par l’associé unique
Pacte d’actionnairesOui (facultatif), pour réguler et définir les relations entre associésInexistant
DividendesDistribution des dividendes soumise à une décision collective des associésL’associé unique décide seul de se verser ou non des dividendes

En résumé

La première interrogation qui doit guider votre choix entre SAS et SASU est notamment le souhait de vous lancer dans l’aventure entrepreneuriale seul ou à plusieurs.

Les avantages et inconvénients de la SASU vs la SAS

Avantages et inconvénients de la SASU

La SASU présente des avantages indéniables, mais comporte également des limites. Voici une liste non exhaustive des principaux atouts et inconvénients de cette forme juridique par rapport à la SAS.

Avantages propres à la SASU

Simplicité de gestion. En raison de l’absence d’associés, le fonctionnement est simplifié et la prise de décision est unilatérale. Il n’est pas nécessaire de réunir tous les associés pour procéder aux prises de décisions.

Rédaction des statuts simplifiée en SASU et plus rapide. En effet, du fait de la présence d’un seul associé la rédaction des statuts sera nécessairement plus simple puisqu’elle ne nécessitera pas de définir et encadrer les relations entre les associés. De plus, il ne sera pas nécessaire d’obtenir un consensus sur le contenu des statuts, ce qui peut constituer un gain de temps.

Facilité d’introduction de nouveaux associés. La cession d’actions ne nécessite pas l’approbation des autres associés.

Inconvénients propres à la SASU

Prise de décision unilatérale. Prendre seul toutes les décisions peut être lourd à assumer, surtout en cas d’incertitudes ou de risques financiers.

Faiblesse du capital social en SASU. Il est plus difficile de réunir des fonds importants lorsqu’on est seul, qu’à plusieurs. Un capital social plus conséquent peut notamment aider à un meilleur lancement et soutien de l’activité.

Avantages et inconvénients de la SAS

La SAS offre d’autres opportunités, mais impose davantage de formalités.

Avantages propres à la SAS

Flexibilité dans la répartition du pouvoir. La SAS permet de définir librement les modalités de prise de décision et la répartition des pouvoirs dans les statuts, ce qui peut être un atout en cas de collaboration avec des partenaires.

Capital social plus important. La possibilité de regrouper les ressources de plusieurs associés permet de constituer un capital social plus important.

Adaptée aux levées de fonds. La présence de plusieurs associés facilite la recherche de financements externes, notamment lors d’une levée de fonds et constitue souvent un atout pour convaincre les investisseurs.

Richesse des compétences. La collaboration entre associés aux profils et compétences variés enrichit le développement de l’entreprise.

Inconvénients propres à la SAS

Formalismes plus importants. La gestion collective implique des réunions d’associés et l’élaboration éventuelle d’un pacte d’actionnaires.

Risque de conflits. La prise de décisions collectives peut générer des tensions en cas de désaccord entre associés.

Avantages et inconvénients communs à la SAS et à la SASU

Avantages communs aux deux structures 

Responsabilité limitée et protection du patrimoine personnel. Comme la SAS, la SASU offre une responsabilité limitée aux apports. Cela signifie que, en cas de difficultés financières ou de faillite, le patrimoine personnel des actionnaires ou de l’associé unique est protégé et ne peut être saisi pour rembourser les dettes de l’entreprise.

Régime fiscal avantageux. La SASU est soumise automatiquement à l’impôt sur les sociétés (IS) dont le taux est de 15 % pour les bénéfices inférieurs à 42 500 € (puis 25 % au-delà).

Absence de capital social minimum. Le capital social est librement défini par l'associé, sans montant minimum (à partir de 1 €). Toutefois, il est conseillé de définir un capital social suffisant pour répondre aux besoins de fonctionnement de la société et inspirer confiance aux partenaires et investisseurs potentiels.

Régime social du président. Dans les deux cas, le président bénéficie du statut d’assimilé-salarié s’il est rémunéré. Ce statut offre une protection sociale étendue, similaire à celle des salariés, incluant la retraite et les soins médicaux, mais exclut l’assurance chômage.

Inconvénients communs aux deux structures 

Régime social du président. La contrepartie à la couverture sociale dont bénéficie un président de SASU est qu’il doit s’acquitter de cotisations sociales élevées (environ 80 % de sa rémunération).

Absence de protection sociale si pas de rémunération. Si le président de la SASU décide de ne pas se rémunérer à ce titre, ce dernier ne bénéficiera pas d'une protection sociale.

Coût de gestion supérieur à d’autres formes juridiques. Comparées à une structure comme la micro-entreprise, la SAS et la SASU engendrent des frais de création et de gestion plus élevés (honoraires de rédaction des statuts, obligations comptables…).

Comment passer d’une SASU à une SAS ?

Il est tout à fait possible de transformer une SASU en SAS en cours de vie de l'entreprise. Cette transformation peut s'avérer nécessaire en fonction de l’évolution de l’activité, notamment lorsqu’un entrepreneur souhaite associer d’autres personnes à son projet.

Quand transformer sa SASU en SAS ?

La décision de passer d'une SASU à une SAS peut intervenir lorsque :

la société souhaite s'agrandir en accueillant de nouveaux associés ;

les besoins financiers de la société nécessitent une levée de fonds ;

une collaboration avec des partenaires devient essentielle pour le développement stratégique, notamment pour bénéficier de l’expertise dans un domaine complémentaire ou profiter du réseau et des compétences de nouvelles personnes.

Les modalités de transformation : cession d’actions et augmentation du capital

Deux solutions permettent de transformer une SASU en SAS : la cession d’actions ou l’augmentation de capital.

La cession d’actions

Dans ce cas, l’associé unique de la SASU vend une partie de ses actions à un ou plusieurs nouveaux associés.

Il faudra alors rédiger un acte de cession d’actions comprenant :

le nombre d’actions cédées ;

le prix convenu ;

les modalités de versement du prix ;

la date de la cession.

La procédure est relativement simple et peu coûteuse. Les statuts devront être mis à jour pour présenter la nouvelle répartition du capital social.

Bon à savoir

Les droits d’enregistrement de la cession s’élèvent à 0,10 % du prix de cession en SASU.

L’augmentation de capital

L’augmentation du capital social en SASU permet de faire entrer de nouveaux associés via la création de nouvelles actions.

C’est une solution adaptée lorsqu'une SASU a besoin de fonds supplémentaires pour financer son développement, sans vouloir contracter un prêt bancaire.

Cette opération est toutefois plus complexe à mettre en œuvre. Voici les principales étapes :

1. Décision de l’associé unique

L’augmentation d'un capital social en SASU doit être décidée par l’associé unique, qui formalise cette décision dans un procès-verbal. Ce document doit également indiquer le montant du nouveau capital et les modalités retenues (apport en numéraire, apport en nature…).

2. Modification des statuts

Le capital social de la SASU étant mentionné dans ses statuts, il est impératif de les modifier pour refléter la nouvelle répartition des actions et le montant du capital social augmenté.

3. Création de nouvelles actions

De nouvelles actions sont émises, correspondant à l’apport des nouveaux investisseurs ou partenaires. Ces actions peuvent être attribuées en contrepartie d’un apport financier (apport en numéraire) ou matériel (ex. : un fonds de commerce).

4. Évaluation des apports en nature

Dans le cas d’apports en nature, un commissaire aux apports doit être désigné pour évaluer la valeur des biens apportés, afin de garantir une répartition équitable des actions et éviter tout litige.

5. Dépôt des fonds

Les fonds apportés par les nouveaux associés doivent être déposés sur un compte bloqué, ouvert au nom de la société, jusqu’à ce que l’augmentation de capital soit finalisée.

6. Formalités légales

L’augmentation de capital doit être déclarée. Cela implique de publier un avis de modification dans un journal d’annonces légales, puis de transmettre les documents nécessaires via le guichet unique de formalités des entreprises (site de l'INPI).

7. Mise à jour des documents officiels

L’extrait Kbis sera mis à jour pour y inclure la nouvelle répartition du capital et les éventuels nouveaux associés.

Étapes, coûts & délais

Nouveaux statuts

Pour transformer une SASU en SAS, les statuts doivent être modifiés afin d’ajouter un ou plusieurs actionnaires. Les statuts doivent être signés par l’actionnaire unique et les nouveaux entrants. Le coût varie de 0 à 500 € en moyenne pour une modification effectuée par les associés et peut coûter plusieurs milliers d'euros avec un avocat ou un expert-comptable (selon la complexité de la transformation de la société).

Publication dans un journal d’annonces légales (JAL)

Un avis légal doit être publié pour signaler la transformation et la nouvelle répartition du capital. La publication coûte 197 € en 2025 (France métropolitaine) et prend entre 1 et 3 jours.

Dépôt du dossier sur le guichet unique

Le dossier comprend les statuts modifiés, le procès-verbal de décision de l’actionnaire unique, l’attestation de parution dans le JAL et le formulaire M2 rempli. Les frais de dépôt sont de 207,88 € en 2025 pour un changement de forme juridique et le traitement prend en moyenne 3 à 10 jours ouvrés.

Obtention du nouveau Kbis

Une fois le dossier validé par le greffe, le Kbis mis à jour est délivré. Le coût est généralement inclus dans les frais de greffe, avec éventuellement 3 à 5 € pour l’extrait officiel. Le délai est de 1 à 3 jours après validation.

Check-list : Choisir SASU vs SAS

Nombre d’actionnaires

Seul → SASU

Plusieurs → SAS

Remarque : une SASU peut évoluer en SAS si de nouveaux associés arrivent.

Gouvernance

Besoin d’une gestion simple et décision rapide → SASU

Volonté d’une gouvernance partagée, DG ou comités → SAS

Possibilité de nommer plusieurs dirigeants (président, DG, DG délégué) → SAS

Entrée d’investisseurs

Pas d’investissement prévu → SASU suffit

Levée de fonds ou entrée d’investisseurs prévue → SAS

Astuce : la SAS permet des clauses d’actions préférentielles, dilution contrôlée, etc.

Pacte d’actionnaires

Un seul actionnaire → pacte peu utile

Plusieurs actionnaires ou investisseurs → pacte fortement recommandé pour droits de vote, clause d’agrément, clause de sortie, onboarding / intégration d’associés.

Prévu de faire entrer des associés progressivement → SAS préférable

Pas de nouveaux associés → SASU plus simple

Bon à savoir

La SASU peut se transformer en SAS, mais la formalité demande : mise à jour des statuts, assemblée, dépôt au greffe.

Cas pratique

Vous démarrez seul en créant une SASU, avec vous comme actionnaire unique et président. Les statuts doivent prévoir la possibilité d’accueillir de nouveaux associés ultérieurement.

Pour ouvrir le capital dans 6 à 12 mois, il faut identifier les futurs associés, déterminer leur pourcentage de capital et éventuellement rédiger un pacte d’actionnaires. La transformation en SAS peut se faire par augmentation de capital ou cession d’actions. Le coût initial comprend la rédaction des statuts (0 à 3 000 € selon accompagnement), le dépôt au greffe (207,88 €) et la publication dans un journal d’annonces légales (197 €).

Enfin, il faut mettre à jour la gouvernance, nommer éventuellement un DG et actualiser le registre des mouvements d’actions pour refléter la nouvelle répartition du capital. Prévoyez dès la création des clauses statutaires facilitant l’entrée d’associés afin de simplifier la transition.

Voici un tableau récapitulant les principales caractéristiques de la SASU et la SAS, afin que vous puissiez faire le choix le plus adapté à votre projet entrepreneurial.

CritèreSASUSAS
Nombre d’actionnaires1≥1
GouvernanceSimple, décision rapideFlexible, plusieurs dirigeants possibles
Pacte d’actionnairesRarement utile
  • Protège droits et obligations des associés
  • Omettre un tel pacte peut créer des conflits
Entrée d’investisseursDifficile
  • Facilite levée de fonds et actions préférentielles
  • SASU nécessite transformation pour accueillir investisseurs
Fiscalité
  • IS par défaut
  • Option IR
  • IS par défaut
  • Option IR
Cotisations sociales dirigeant
  • Assimilé-salarié
  • Cotisations plus élevées
  • Couverture sociale complète
  • Même régime que SASU
Transformation future
  • Possible en SAS sans dissolution
  • Prévoir clauses statutaires pour faciliter la transition
  • aucune sans dissolution
Capital socialLibre, minimum 1€Libre, minimum 1€

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FAQ

Quelle est la différence principale entre SASU et SAS ?

  • SASU : Une seule personne (actionnaire unique).
  • SAS : Plusieurs actionnaires possibles.

En pratique, la SASU peut se transformer en SAS si d’autres actionnaires rejoignent la société.

Fiscalité : SASU et SAS, quelles différences ?

  • Les deux sont soumises à l’impôt sur les sociétés (IS) par défaut.
  • Option pour l’IR : La SASU peut opter pour l’impôt sur le revenu (IR) pendant 5 ans sous certaines conditions. La SAS peut aussi, sous conditions, opter pour l’IR mais c’est plus rare.
  • Dividendes : Même traitement pour SASU et SAS, soumis au PFU (flat tax 30%). Non soumis aux cotisations sociales.

Gestion et formalités : quelles différences ?

  • SASU : Formalités simples, décisions prises seul par l’actionnaire unique.
  • SAS : Statuts plus complexes, décisions collectives, assemblées nécessaires si plusieurs actionnaires.

Les deux offrent une grande liberté statutaire : clauses de répartition, pouvoirs du président, etc.

Transmission et entrée d’investisseurs : quel statut choisir ?

  • SASU : difficile d’intégrer rapidement des investisseurs, car il n’y a qu’un actionnaire.
  • SAS : idéale si vous prévoyez d’accueillir des associés ou investisseurs.

Le pacte d’actionnaires est-il utile en SASU ?

SASU = un seul actionnaire → pas d’intérêt immédiat.

Cependant, si vous prévoyez d’accueillir un investisseur ou futur associé, de céder des actions rapidement, il est conseillé de rédiger un pacte dès maintenant pour sécuriser l’organisation future et protéger vos droits.

Option IR pendant 5 ans : quelles conditions ?

Une SASU ou une SAS peut opter pour l’impôt sur le revenu (IR) au lieu de l’IS, mais il y a des conditions strictes :

  1. la société doit être nouvelle (moins de 5 ans) et pas cotée en bourse ;
  2. petite entreprise : moins de 50 salariés, CA annuel ou total bilan < 10 millions € ;
  3. 50 % au moins des droits de vote doivent être détenus par une ou plusieurs personnes physiques ;
  4. l'option limitée à 5 exercices fiscaux.

Après 5 ans, la société repasse automatiquement à l’IS.

Président + Directeur Général multiples : possible en SAS ?

  • Président : obligatoire, représentant légal de la société.
  • Directeur Général (DG) : facultatif, peut être nommé par le président ou les statuts.
  • DG délégué : plusieurs DG délégués possibles, chacun avec des pouvoirs définis par les statuts.

En SASU, il est possible de cumuler président et DG, ou nommer quelqu’un d’autre DG pour déléguer la gestion.

Cette flexibilité n’existe pas en SARL, c’est un avantage de la SAS et la SASU.

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