SASU
Micro-entrepreneur vs SASU : fonctionnement et comparatif

Micro-entrepreneur vs SASU : fonctionnement et comparatif

Par Audrey Roy

Audrey Roy est diplômée d'un master II en droit de l'entreprise.

Publié le 9/24/2024 - Mis à jour le 10/28/2025

Plusieurs statuts juridiques sont proposés pour un entrepreneur individuel souhaitant développer une activité économique. Parmi ces statuts il y a la micro-entreprise et la SASU. Ces derniers répondent à des besoins et à des projets de développement différents.

Les principaux critères de sélection concernent la gestion administrative, la comptabilité, le mode d’imposition, le taux de cotisations sociales et la possibilité de sous-traiter ou de recruter.

SASU et auto-entrepreneur : les principales caractéristiques

La SASU

La SASU est une société par actions simplifiée unipersonnelle, c’est-à-dire qu’elle est gérée par un seul associé.

De ce fait - contrairement à la micro-entreprise qui est une forme d’entreprise individuelle - la gestion d’une SASU nécessite :

de nommer un président pour représenter la société vis-à-vis des tiers ;

de rédiger des statuts en SASU ;

de constituer et de déposer en banque un capital social.

Ainsi, la création d’une SASU représente un parcours plus complexe par rapport à la micro-entreprise, mais permet une plus grande liberté d’action.

La micro-entreprise

La micro-entreprise est une entreprise individuelle soumise au régime micro-social et micro-fiscal. Ce n’est donc pas une société, contrairement à la SASU.

De même, le régime micro-social et micro-fiscal permet une gestion facilitée de la micro-entreprise. Le micro-entrepreneur n’a pas besoin de rédiger des statuts ou de constituer un capital social.

Ce dernier est seul responsable de son entreprise et a comme unique obligation de :

tenir à jour un livre des recettes encaissées ;

déclarer son chiffre d’affaires à l’URSSAF et payer les cotisations sociales ;

déclarer son chiffre d’affaires lors de sa déclaration de revenus annuelle aux impôts ;

consulter et payer la CFE chaque année, si la CFE est applicable à son entreprise.

Quelle facilité pour lancer son activité en micro-entreprise vs SASU ?

Comparaison de la simplicité de création

La micro-entreprise est reconnue pour sa facilité de création, tandis que la création d’une SASU nécessite des actions supplémentaires.

StatutPrincipales formalités de création
Micro-entreprise
  • Choisir une dénomination pour l’entreprise (souvent le nom et prénom de l’auto-entrepreneur)
  • Vérifier que l’activité choisie ne nécessite pas d’autorisation ou d’agrément
  • Choisir une adresse postale pour le siège social (souvent le domicile personnel)
  • Faire une demande d’immatriculation sur le guichet unique de l’INPI
  • Fournir : justificatif de domiciliation, déclaration sur l’honneur de non-condamnation et de filiation, copie de la pièce d’identité
SASULes mêmes formalités qu’en micro-entreprise, avec des étapes supplémentaires :
  • Nomination du président (associé unique ou tiers)
  • Nomination d’un commissaire aux comptes si les seuils légaux sont dépassés
  • Ouverture d’un compte bancaire au nom de la société et dépôt du capital social
  • Rédaction des statuts
  • Publication d’un avis de constitution dans un journal d’annonces légales
  • Acquisition des registres obligatoires (comptables, juridiques, etc.)

L’immatriculation d’une SASU se fait également sur le site de l’INPI et nécessite de produire un certain nombre de documents justificatifs.

Bon à savoir

Vous pouvez travailler en tant que travailleur indépendant sans avoir à créer une entreprise ou une société grâce au portage salarial. Vous pouvez ainsi bénéficier d’un CDD ou d’un CDI tout en gardant votre autonomie dans la recherche de vos clients et la réalisation de vos missions.

Les activités autorisées selon le statut

Toutes les activités ne sont pas autorisées sous le statut de la micro-entreprise et de la SASU. En effet, les activités agricoles et libérales réglementées sont exclues de la micro-entreprise. La SASU permet une plus grande liberté d’action, mais comprend également quelques activités à exclure.

Voici un tableau récapitulatif résumant les activités autorisées pour chacun de ces statuts.

Micro-entrepriseSASU
Activités artisanalesTout type d’activité possible sauf : assurance, réassurance, débit de tabac, art du spectacle, professions réglementées du droit et de la santé
Activités commerciales
Activités libérales non réglementées

Quid de la sous-traitance ou de l’embauche par la suite ?

Lorsqu’une activité se développe, un entrepreneur peut rapidement avoir besoin de sous-traiter ou de recruter un salarié.

Recruter et sous-traiter en micro-entreprise ou en SASU est possible, mais à différentes conditions.

Micro-entrepriseSASU
Sous-traitance acceptée :
  • Rémunération du sous-traitant incluse dans le prix de la prestation
  • Somme soumise aux cotisations sociales et à l’impôt
Sous-traitance possible :
  • Frais de sous-traitance déductibles du résultat fiscal
  • Sous réserve du respect des conditions de déductibilité
Recrutement d’un ou plusieurs salariés autorisé :
  • Salaires versés non déductibles du chiffre d’affaires imposable
  • Soumis aux cotisations sociales
Recrutement possible d’un ou plusieurs salariés :
  • Salaires déductibles du résultat fiscal
  • Inclut la rémunération du président de la SASU

Quels sont les régimes fiscaux et sociaux des deux statuts ?

Le régime fiscal : SASU vs micro-entreprise

Le régime fiscal applicable en micro-entreprise permet de simplifier les démarches et le calcul de l’impôt. Le micro-entrepreneur est d’office soumis à l’impôt sur le revenu et ne peut pas déduire ses frais professionnels du résultat imposable.

En SASU, la société est en principe soumise au taux fixe de l’impôt sur les sociétés et permet de déduire les frais professionnels du résultat fiscal.

ThèmeMicro-entrepriseSASU
Régime fiscalRégime micro-fiscal avec impôt sur le revenu (IR), option possible pour le versement libératoireRégime réel simplifié ou réel normal selon le chiffre d’affaires :
  • Impôt sur les sociétés (IS) par défaut
  • Option possible pour l’impôt sur le revenu (IR)
Déduction des frais professionnelsImpossibilité de déduire les frais professionnels du chiffre d’affaires imposable, abattement fiscal appliqué en contrepartieDéduction possible des frais professionnels sur le résultat fiscal
Type d’impositionApplication de l’IR, barème progressif de l’impôtApplication de l’IS, taux d’imposition fixe de 25 %
Versement libératoireApplication du versement libératoire chaque mois :
  • 1 % pour commerçants
  • 1,7 % pour artisans
  • 2,2 % pour professions libérales
Versement libératoire non applicable à la SASU
TVAFranchise en base de TVA si chiffre d’affaires en dessous des plafonds légauxFranchise en base de TVA si chiffre d’affaires en dessous des plafonds légaux
Taxes principales
  • TVA (si applicable)
  • CFE (Cotisation Foncière des Entreprises)
  • TVA (si applicable)
  • CFE
  • CVAE

Bon à savoir

Pour les travailleurs indépendants qui n’ont pas d’importants frais professionnels (ex. : frais de transport, frais de sous-traitance, recrutement de salariés…), la micro-entreprise offre une fiscalité allégée et permet de payer moins d’impôt qu’en SASU.

Le régime social : SASU vs auto-entreprise

En SASU, les charges sociales du dirigeant sont plus élevées que celle d’un micro-entrepreneur. En contrepartie, le dirigeant de la SASU bénéficie d’une meilleure indemnisation en cas d’arrêt de travail et d’une meilleure retraite grâce à son statut d’assimilé-salarié.

ThèmeMicro-entrepriseSASU
Régime d’affiliationAffiliation à la Sécurité sociale des indépendants (SSI), rattachée au régime général de la Sécurité socialePrésident de la SASU : statut d’assimilé-salarié cadre
Taux de cotisations / charges
  • 12,3 % pour les commerçants
  • 21,2 % pour les artisans
  • 24,6 % pour les professions libérales affiliées au régime général (CPAM)
  • 23,2 % pour les professions libérales affiliées à la Cipav
Taux global d’environ 82 % de la rémunération nette :
  • 54 % de charges patronales
  • 28 % de charges salariales
Couverture sociale
  • Arrêts maladie
  • Invalidité et décès
  • Congé maternité et paternité
  • Allocations familiales
  • Retraite de base et retraite complémentaire
  • Arrêts maladie
  • Invalidité et décès
  • Congé maternité et paternité
  • Allocations familiales
  • Retraite de base et complémentaire
  • Prévoyance

Bon à savoir

Le micro-entrepreneur ainsi que le président d’une SASU ne cotisent pas pour le chômage et ne bénéficient donc pas de droits au chômage. La souscription d’une assurance chômage privée permet de pallier cette absence de droits à l’aide au retour à l’emploi (ARE).

Voici un tableau comparatif récapitulant les principales caractéristiques de ces 2 statuts juridiques, pour vous aider à faire un choix éclairé.

CritèreSASU (Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle)Auto-entrepreneur (Micro-entreprise)
ResponsabilitéLimitée aux apportsPatrimoine personnel protégé sauf faute de gestion
Régime fiscal
  • IS (Impôt sur les Sociétés) par défaut
  • Option IR possible
IR (Impôt sur le Revenu)
Charges socialesEnviron 45 à 55 % de la rémunération brute du président
  • Environ 12,3 % à 26,1 % du chiffre d’affaires
  • Taux selon nature de l’activité
Rémunération du dirigeant
  • Salaire soumis à IR et cotisations sociales
  • Dividendes soumis au PFU (30 %) ou IR
  • Pas de salaire
  • Chiffre d’affaires imposé à l'IR
Protection sociale
  • Assimilé salarié
  • Régime général
  • Bonne couverture
  • Pas de chômage
  • Régime micro-social
  • Indépendant
  • Couverture limitée
  • Pas de chômage
ComptabilitéComptabilité complète : Bilan, Compte de résultatComptabilité simplifiée, Livre des recettes, Registre des achats
Formalités de créationRédaction des statuts, dépôt du capital, Publication légaleDéclaration en ligne, gratuite
Capital socialMinimum 1 €Aucun capital requis
Crédibilité vis-à-vis des clients / banquesPlus élevée, structure sociétaireLimitée, statut simplifié, souvent perçu comme activité d’appoint
Évolution / embauche
  • Peut devenir SAS
  • Peut embaucher du personnel
  • Plafonds de chiffre d’affaires
  • Embauche complexe, impossibilité de déduire les salaires du chiffre d'affaires imposable
Plafonds de chiffre d’affaires (2025)Aucun
  • 188 700 € (vente)
  • 77 700 € (prestations de service)

SASU ou micro-entreprise : comment choisir entre les deux ?

Les avantages et inconvénients

Les principaux avantages de la micro-entreprise sont sa facilité de création et de gestion. Cependant, ce régime est limité, notamment avec les plafonds de chiffre d’affaires en auto-entreprise à ne pas dépasser.

La SASU quant à elle permet un développement exponentiel d’une activité économique, mais nécessite en contrepartie une gestion plus complexe et des frais plus élevés.

StatutAvantagesInconvénients
Micro-entreprise
  • Création et gestion simples (pas de statuts à rédiger, déclaration en ligne du chiffre d’affaires à l’URSSAF…)
  • Aucune cotisation sociale si chiffre d’affaires nul
  • Gestion comptable minimale : simple livre des recettes encaissées
  • Option possible pour le versement libératoire
  • Plafonds de chiffre d’affaires à ne pas dépasser
  • Impossibilité de déduire les frais professionnels du chiffre d’affaires imposable
  • Couverture sociale moins avantageuse que celle d’un salarié
SASU
  • Aucun plafond de chiffre d’affaires
  • Déduction possible des frais professionnels du résultat imposable
  • Versement de dividendes possible avec exonération de charges sociales
  • Imposition à l’IS à taux fixe, avantageux pour les bénéfices élevés
  • Protection sociale complète (hors chômage) pour le président assimilé salarié
  • Crédibilité renforcée auprès des banques et partenaires
  • Création et gestion plus complexes, nécessitant souvent un expert-comptable ou un avocat
  • Taux de cotisations sociales élevé
  • Obligation de tenir plusieurs registres comptables, sociaux et juridiques
  • Gestion comptable lourde : inventaire annuel, dépôt des comptes au greffe, suivi formel du patrimoine

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Est-il possible de passer de l’un à l’autre ?

Il n’est pas possible de passer d’une micro-entreprise à une SASU ou inversement sans radier sa précédente entreprise et en créer une nouvelle.

Avant de prendre une telle décision, il est donc conseillé de se faire accompagner par des professionnels tels qu’un expert-comptable ou un avocat en droit des affaires.

L’autre alternative méconnue : le portage salarial

Le portage salarial représente une alternative qui permet de bénéficier d’un contrat de travail en CDD ou en CDI tout en gardant son autonomie dans la recherche des clients et dans l’exécution des missions. Le portage salarial est réservé aux activités de nature intellectuelle et non réglementées.

De même, vous pouvez cumuler portage salarial et micro-entreprise afin d’augmenter vos revenus sans dépasser le plafond de chiffre d’affaires en micro-entreprise.

Contrairement à la micro-entreprise ou à la SASU, un salarié porté ne s’occupe pas de la gestion administrative et comptable de son activité. Ce dernier peut donc se concentrer sur ses missions et déléguer les tâches administratives et comptables à la société de portage salarial.

FAQ

Quelle est la différence principale entre une SASU et le "statut" auto-entrepreneur ?

La SASU est une société, donc plus structurée et crédible, alors que l’auto-entrepreneur est un régime simplifié pour tester une activité avec peu de charges administratives.

Quel statut coûte le moins cher en charges ?

L’auto-entrepreneur, car ses cotisations sont calculées sur le chiffre d’affaires et non sur le bénéfice. En SASU, les charges sont plus lourdes, mais la couverture sociale est meilleure.

Puis-je déduire mes frais professionnels ?

Oui en SASU, car les dépenses réelles sont déductibles. En auto-entrepreneur, seul un abattement forfaitaire s’applique, sans déduction de frais réels.

Quel statut choisir pour se développer ?

La SASU, car elle permet d’embaucher, de lever des fonds, d’avoir un ou plusieurs associé (transformation en SAS) et d’optimiser la rémunération via des dividendes cumulés à un salaire.

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