Se lancer comme photographe en micro-entreprise
Se lancer en tant que photographe auto-entrepreneur est une excellente option pour les passionnés d’image souhaitant exercer leur activité en toute indépendance.
Ce statut offre une gestion simplifiée et une fiscalité allégée. Mais il comporte aussi certaines limites, notamment en matière de chiffre d’affaires et de protection sociale. De même, toutes les activités de photographies ne peuvent pas être exercées sous ce statut.
Les différents types de photographes : peut-on exercer en auto-entrepreneur ?
Les auteurs photographes
Les auteurs photographes - aussi appelés photographe d’art - créent des œuvres à vocation artistique. Il faut savoir que ce métier d'auteur photographe n'est pas compatible avec le statut de micro-entrepreneur.
Être auteur relève du domaine de la création artistique et de la cession de droits d’auteur : on est rémunéré pour une œuvre originale et pour l’autorisation donnée d’en exploiter l’image.
À l’inverse, la micro-entreprise concerne les activités commerciales ou artisanales, comme les prestations de services lors d’un mariage, d’un portrait ou d’un reportage en entreprise.
Un photographe peut cependant combiner les deux : déclarer en tant qu’auteur les revenus liés à la vente de tirages ou à la cession de droits, et utiliser la micro-entreprise pour facturer ses prestations de shooting. Dans ce cas, il faut bien distinguer les deux régimes et gérer deux types de facturations différentes.
Voici les missions du photographe auteur :
Créer des œuvres photographiques originales qu'il peut vendre sous forme de droits d'utilisation à des entreprises, des particuliers ou des banques d'images ;
Vendre des tirages limités à 30 exemplaires, numérotés et signés. Au-delà de cette limite, les clichés sont assimilés à des produits commerciaux et ne bénéficient plus du même régime fiscal et juridique.
Exemples : photographie d’art, expositions, vente de tirages numérotés.
Bon à savoir
La cession de droits est un accord par lequel un créateur transfère tout ou partie de ses droits d’exploitation sur une œuvre à une autre personne ou entreprise, en échange d’une rémunération en droits d’auteur. Cela peut inclure des droits de reproduction, de diffusion ou d’adaptation.
Les auteurs photographes appartiennent à la catégorie des artistes. Ils dépendent donc de l’AGESSA (Association pour la Gestion de la Sécurité sociale des Auteurs) pour leurs cotisations sociales et sont imposés dans la catégorie des BNC (Bénéfices Non Commerciaux).
Les photographes d’illustration
Ces professionnels réalisent des images destinées à être utilisées pour des supports variés.
Exemples : livres, site web, publicité, photographie culinaire, photographie d’identité, de mariage.
À la différence des auteurs photographes, les photographes d’illustration peuvent tout à fait exercer ce métier sous le statut d’auto-entrepreneur.
Le photographe d’illustration peut également proposer des services liés à :
l’image, notamment le développement et la retouche de photographies ;
le tirage de films ;
le montage ;
le traitement numérique.
Contrairement au photographe d’art, il réalise des prestations sur commande, ce qui signifie que les images produites ne lui appartiennent pas. Il réalise donc une activité de prestation de services et relève du régime des BIC (Bénéfices Industriels et Commerciaux). À ce titre, il est considéré comme un artisan.
Les photographes de presse
Le photographe de presse capture des images destinées aux journaux, magazines, sites d’actualités ou agences de presse. Son travail consiste à illustrer l’actualité en couvrant divers événements : politiques, culturels, sportifs ou encore faits divers. Il doit être capable de retranscrire l’émotion et l’impact d’un moment en une seule image.
Exemples : reportages, photojournalisme, couverture d’événements.
Le photographe de presse est généralement rémunéré en droits d’auteur pour la publication de ses images. Il peut être salarié d’un média (il dépend alors du régime général des salariés) ou travailler en indépendant. Dans ce dernier cas, il doit souvent obtenir une carte de presse, délivrée sous certaines conditions, pour accéder à des événements officiels et bénéficier d’avantages professionnels.
Le photographe de presse relève du régime de Sécurité Sociale des Artistes-Auteurs (AGESSA). Ses revenus sont imposés dans la catégorie des BNC (Bénéfices Non Commerciaux). Par conséquent, un photographe de presse ne peut pas exercer en auto-entrepreneur.
Tableau comparatif des différentes activités de photographe
Les auteurs photographes et les photographes de presse sont rémunérés par des droits d’auteur. Leur profession n’est pas compatible avec le statut d’auto-entrepreneur. Les photographes d'illustration quant à eux, sont rémunérés par des prestations de services commerciales et peuvent exercer en tant que micro-entrepreneurs.
Voici un tableau comparatif des différentes activités de photographe :
| Type de photographes | Mode de rémunération | Affiliation sociale | Imposition | Compatibilité statut auto-entrepreneur | Exemples d’activités |
|---|---|---|---|---|---|
| Auteurs photographes |
|
|
| ❌ |
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| Photographes d’illustration |
|
|
| ✅ |
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| Photographes de presse |
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|
| ❌ |
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Bon à savoir
L'assurance responsabilité civile professionnelle (RC Pro) couvre les dommages matériels, corporels ou immatériels que vous pourriez causer à un client ou à un tiers dans le cadre de votre activité professionnelle. Elle est fortement recommandée pour tout photographe, qu’il travaille en studio, en extérieur ou sur des événements, car elle protège votre activité et votre patrimoine personnel en cas de litige ou d’accident.
Les avantages et inconvénients du statut d’auto-entrepreneur pour les photographes
Les avantages
Opter pour le statut d’auto-entrepreneur en tant que photographe présente plusieurs avantages :
Simplicité administrative. La création d’une micro-entreprise est rapide et peu coûteuse, avec des démarches allégées par rapport à d’autres statuts.
Fiscalité avantageuse. Vous êtes imposé à l’impôt sur le revenu et grâce au régime de la micro-entreprise vous bénéficiez d’un abattement forfaitaire sur votre chiffre d’affaires(CA) et d’un taux de cotisations sociales simplifié (taux forfaitaire appliqué au montant de CA déclaré).
Gestion souple. Vous n’avez pas à tenir une comptabilité complète et détaillée, seule la déclaration mensuelle ou trimestrielle du chiffre d’affaires en micro-entreprise et la tenue d'un livre des recettes sont requises.
Absence de TVA (sous certains seuils). En dessous des plafonds de franchise en base de TVA vous n’avez pas à facturer la TVA, ce qui peut être un véritable atout commercial.
Cumul avec d’autres activités. Le statut d’auto-entrepreneur permet d’exercer votre passion en complément d’un emploi salarié ou d’une autre activité.
Bon à savoir
Si vous remplissez les conditions requises, vous pourrez profiter de l'Aide à la création ou à la reprise d'une entreprise (ACRE), qui offre une réduction progressive des cotisations sociales. De plus, vous serez dispensé de la cotisation foncière des entreprises durant la première année.
Les inconvénients
Malgré ces avantages, ce statut présente aussi certaines limites :
Plafond de chiffre d’affaires. Le statut impose un seuil maximal de 77 700 € de chiffre d’affaires HT annuel pour les prestations de services. Au-delà de ce montant, l’auto-entreprise bascule vers un régime classique d’entrepreneur individuel.
Absence de récupération de TVA. Vous ne pouvez pas récupérer la TVA sur vos achats professionnels si vous bénéficiez de la franchise de TVA, ce qui peut être un désavantage en cas d’investissements importants (matériel photo, studio, etc.).
Protection sociale limitée. Les droits à la retraite et aux indemnités en cas d'arrêt maladie sont réduits par rapport à un salarié, c’est pourquoi il est recommandé de souscrire une mutuelle et prévoyance complémentaires. De même, vous ne cotisez pas au chômage. Vous ne pouvez donc pas recharger vos droits au chômage sous ce statut.
Difficulté à obtenir certains contrats. Certaines entreprises préfèrent travailler avec des sociétés (SASU, EURL…) plutôt qu’avec des auto-entrepreneurs, notamment pour les missions à fort budget. Ce statut peut manquer de crédibilité envers certains clients et organismes bancaires.
Déduction des charges professionnelles limitée. En micro-entreprise, vous ne pouvez pas déduire directement vos charges réelles de votre chiffre d’affaires, mais vous bénéficiez d’un abattement forfaitaire qui varie selon votre activité. Ce statut peut donc être inadapté pour les photographes ayant d'importants frais professionnels dont le montant total dépasse celui de l'abattement forfaitaire.
À noter
Une alternative à la micro-entreprise peut être le portage salarial : il n'y a aucun plafond de chiffre d’affaires et vous avez la possibilité de déduire le montant réel de vos frais professionnels (pas seulement un pourcentage). De plus, vous bénéficiez également d’une protection sociale complète (incluant des droits au chômage). Prenez rendez-vous dès maintenant avec nos conseillers et posez toutes vos questions lors de nos démos de groupe.
Contrat type de vente et d’exploitation de photographies
Le contrat de photographe ne se limite pas à la simple prestation technique. Il doit aussi préciser le cadre juridique de l’utilisation des images, notamment à travers une cession de droits. Cette cession encadre ce que le client peut ou ne peut pas faire avec les photographies livrées. Trois éléments doivent impérativement apparaître : l’étendue, la durée et le territoire.
L’étendue correspond aux usages autorisés : diffusion sur un site internet, affichage publicitaire, presse, réseaux sociaux, etc. Tout usage non prévu doit être formalisé dans un avenant. La durée fixe combien de temps le client peut exploiter les images, qu’il s’agisse de quelques mois, d’un an ou d’une exploitation illimitée. Le territoire précise l’espace géographique concerné : France, Europe ou monde entier. Sans ces précisions, la cession peut être contestée et créer des litiges.
Les conditions générales de vente (CGV) complètent le contrat. Elles précisent les modalités pratiques : délais de livraison, modalités de paiement, pénalités de retard, responsabilités respectives, droits de rétractation pour les particuliers, ou encore politique d’archivage et de sauvegarde des fichiers. Les CGV sont essentielles pour sécuriser la relation contractuelle et éviter les zones grises.
Bon à savoir
En tant que photographe, vous devez obtenir le consentement des personnes photographiées et limiter l’usage des images aux finalités prévues (site web, réseaux sociaux, communication client). Les fichiers doivent être sécurisés et conservés uniquement le temps nécessaire (RGPD). Les clients disposent de droits d’accès, de rectification et de suppression de leurs données.
Exemple de tarifs pour les photographes auto-entrepreneurs
La tarification d’un photographe repose sur un équilibre entre la prestation et la licence photo accordée au client. Les forfaits correspondent généralement au temps de séance (portrait en studio, reportage d’événement) et incluent une base de travail : prise de vue, sélection, retouches essentielles et livraison en format numérique ou papier. Ces forfaits couvrent uniquement l’exécution technique et l’usage personnel, sauf mention contraire.
Dès que les images sortent du cadre privé, il faut ajouter une licence d’utilisation. C’est elle qui définit les droits d’utilisation concédés au client : usage personnel (album, réseaux sociaux privés) ou usage professionnel (communication interne, publicité, diffusion presse). La licence n’est pas automatique, elle s’ajoute au prix photographe de la prestation.
Le montant de la licence varie selon plusieurs variables clés. La durée d’exploitation : quelques mois pour une campagne ponctuelle, plusieurs années pour une communication récurrente. L’étendue des usages : simple diffusion web, impressions locales ou campagne publicitaire nationale. Le territoire : usage limité à la France, à l’Europe ou au monde entier. Plus ces paramètres sont larges, plus la licence photo est coûteuse, car elle couvre des droits d’utilisation plus étendus.
Voici quelques exemples pour mieux visualiser les modes de tarification possibles en photographie.
| Séance portrait | Prix photographe | Inclus |
|---|---|---|
| Forfait individuel 1h | 180 € |
|
| Forfait duo/famille 1h30 | 250 € |
|
| Événement | Prix photographe | Inclus |
|---|---|---|
| Mariage (4h de couverture) | 850 € |
|
| Entreprise (soirée, conférence 3h) | 600 € |
|
| Licence pro | Prix indicatif | Droits d’utilisation |
|---|---|---|
| Pack web | 150 € |
|
| Pack print | 300 € |
|
| Pack global | Sur devis |
|
Devenir photographe en micro-entreprise : Les étapes à suivre
Si vous avez fait le choix de la micro-entreprise, les démarches sont relativement simples pour pouvoir commencer à exercer sous ce statut.
Les démarches à suivre
Voici les principales étapes à suivre :
Déclaration de l’activité. Vous devez effectuer l’immatriculation de votre micro-entreprise sur le guichet unique des entreprises de l’INPI. C’est notamment lors de cette inscription que vous devrez choisir la périodicité de vos déclarations de chiffre d’affaires (mensuelle ou trimestrielle).
Obtention du numéro SIRET. Après validation, vous recevrez votre numéro SIRET d’auto-entrepreneur, indispensable pour facturer vos prestations.
Affiliation à l’URSSAF. Celle-ci est indispensable pour vos déclarations et paiement de vos cotisations sociales. L’affiliation se fait directement sur le site de l’URSSAF en vous créant un espace personnel.
Ouverture d’un compte bancaire dédié. Obligatoire si votre chiffre d’affaires dépasse 10 000 € pendant deux années consécutives.
Bon à savoir
Développer sa visibilité en se faisant connaître est important pour décrocher vos premiers clients. Un portfolio professionnel en ligne ou imprimé permet de présenter votre travail. Une présence active sur les réseaux sociaux, un site internet bien référencé et la participation à des collaborations ou événements locaux peuvent vous aider à gagner en visibilité.
Les obligations à respecter
En tant que photographe auto-entrepreneur, certaines obligations s’appliquent :
Assurances. Une assurance responsabilité civile professionnelle est fortement recommandée pour couvrir d’éventuels litiges (perte de fichiers clients, matériel endommagé, accidents lors d’un shooting, etc.).
Facturation et mentions légales. En tant que micro-entrepreneur, vos factures doivent comporter des mentions obligatoires (numéro SIRET, mention "TVA non applicable - article 293 B du CGI" si vous ne facturez pas de TVA, détails des prestations, etc.).
Déclaration du chiffre d’affaires. Elle doit être effectuée chaque mois ou trimestre selon l’option choisie, même en cas de chiffre d’affaires nul.
Obligation d’information et RGPD : Si vous traitez des données personnelles (ex : photos de clients pour des portraits ou mariages), vous devez respecter la réglementation RGPD (Règlement Général sur la Protection des Données). Cela inclut l'obligation d'informer vos clients sur l'utilisation de leurs données, d’obtenir leur consentement explicite avant de les utiliser et de garantir leur sécurité en les stockant correctement.
Ces obligations vous semblent contraignantes ?
Le portage salarial peut être la bonne solution pour vous. Vous restez indépendant (comme un freelance) et vous vous concentrez uniquement sur vos missions car c’est la société de portage salarial qui s’occupe de toutes les démarches administratives et comptables à votre place.
FAQ
Est-il obligatoire d’avoir un diplôme pour devenir photographe professionnel ?
Aucun diplôme n'est requis pour exercer en tant que photographe professionnel. Toutefois, suivre une formation en photographie peut être un atout pour maîtriser les aspects techniques (lumière, cadrage, retouche) et développer son style artistique. Des écoles spécialisées, des formations en ligne ou des stages permettent d'acquérir ces compétences.
Quelles sont les qualités et compétences requises pour devenir photographe ?
Un photographe doit avoir un bon sens artistique, une maîtrise technique des appareils et logiciels de retouche (Photoshop, Lightroom), ainsi qu’un œil aiguisé pour la composition. Il doit aussi être polyvalent, réactif et avoir des compétences en gestion et en communication pour développer son activité et fidéliser sa clientèle.
Le statut d’auto-entrepreneur est-il adapté aux photographes qui souhaitent se lancer ?
Oui, le statut d’auto-entrepreneur est une option intéressante pour débuter une activité photographique, si vous êtes photographe d’illustration et de portrait par exemple. Il permet de bénéficier d’une gestion simplifiée et de charges sociales réduites. Cependant, il ne convient pas aux photographes auteurs et photographes journalistes, qui doivent adopter un autre régime juridique et fiscal.
Comment facturer ses prestations en photographique ?
Un photographe en auto-entreprise doit établir des factures conformes aux obligations légales, mentionnant son numéro de SIRET, la description de la prestation, le montant HT (s'il bénéficie de la franchise en base de TVA), et les conditions de paiement. Il peut être payé par virement, chèque ou autre moyen de paiement accepté.
Quels sont les plafonds de chiffre d’affaires et de franchise en base de TVA pour un photographe ?
Pour un micro-entrepreneur, le plafond annuel de chiffre d’affaires pour les prestations de service est de 77 700 € HT. Vous pouvez être exonéré d'appliquer la TVA sur vos ventes jusqu’à 37 500 € de chiffre d'affaires annuel.
Que doit contenir un contrat type pour des prestations de photographe ?
Il est recommandé d’utiliser un contrat écrit précisant le type de prestation, le tarif, le délai de livraison, les droits d’usage des photos et les modalités de paiement. Un contrat bien rédigé protège à la fois le photographe et le client et peut inclure une clause « obligation de moyens » pour encadrer la responsabilité professionnelle.
La RC Pro est-elle obligatoire pour un photographe ?
La Responsabilité Civile Professionnelle (RC Pro) n’est pas légalement obligatoire pour un photographe, mais elle est fortement recommandée. Elle couvre les dommages causés à des tiers ou aux biens lors de vos prestations et protège votre patrimoine personnel en cas de litige ou d’accident.
Est-il possible de travailler à l’international ?
Oui, vous pouvez réaliser des missions à l’étranger, mais vous devez adapter vos factures et votre TVA selon la réglementation locale et européenne.
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